L’oiseau des vignes : la linotte mélodieuse
Typique des vignobles traditionnels, la linotte mélodieuse (carduelis cannabina) est un passereau de la famille des fringillidés. En France, elle est classée vulnérable sur la liste rouge des oiseaux nicheurs par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
La linotte mélodieuse tient son nom d’une appétence pour la graine de lin et la qualité de son chant. D’une longueur de 14 cm, le mâle présente un manteau brun-roux.
Ses ailes sont brun foncé avec un liseré blanc, sa queue fourchue est également bordée de blanc. Sa tête au bec sombre, conique et puissant, est grisâtre ; son dessous roussâtre est rayé de noir, sa poitrine est rose.
Des notes pures
Son plumage nuptial devient rouge sur le front et son poitrail, tandis que sa gorge blanchâtre est rayée de brun. La femelle, plus terne, est davantage rayée que le mâle tandis que les juvéniles lui sont semblables.
Le vol de la linotte mélodieuse, oiseau grégaire, est onduleux. Si elle pousse des cris brefs, son chant est constitué de gazouillis variés avec des notes pures et des roulades émises au sommet d’un buisson, parfois en chœur, notamment au printemps avant la couvaison.
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Son habitat concerne les régions découvertes avec des haies, vignes, broussailles, landes, bocages, vergers et jardins où elle cherche sa nourriture au sol. Elle consomme une grande variété de graines. En hiver, elle se déplace en troupes nombreuses dans les champs, les friches et les marais. Elle niche en société dans les buissons épineux, les ceps, parfois à terre ou dans les herbes et les bruyères.
Des solutions pour sa survie
Présente sur tout le territoire français, même dans les alpages, elle est plus rare en Provence. Migratrice partielle, elle demeure observable tout au long de l’année. Une partie des populations du Nord, du Centre et de l’Ouest, migrent vers le Sud et l’Espagne en hiver. Ces déplacements ne dépassent pas 100 km. L’espèce étant monogame, la femelle élabore le nid à moins de 1,50 m du sol. Constitué de brindilles agrémentées de mousse, tapissé de radicelles ou de poils, il accueille quatre à six œufs à partir d’avril.
La femelle assure deux pontes successives et construit un nid pour chacune. Après une incubation d’une douzaine de jours, réalisée par la femelle, les adultes nourrissent les jeunes durant une période identique avant leur envol. La linotte mélodieuse capture des milliers d’insectes dans les pampres de la vigne pour nourrir ses petits. Or, l’intensification agricole et la diminution de ses ressources alimentaires font chuter ses effectifs.
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La linotte dédaigne les mangeoires
Les petites graines d’herbacées sauvages que consomme la linotte mélodieuse sont considérées comme de mauvaises herbes dans les cultures. Le rétablissement de parcelles herbacées, notamment dans les vignes, ainsi qu’une utilisation très raisonnée des pesticides, sont indispensables à sa survie. Planter des haies, préserver des friches, épargner la végétation spontanée comme les ronciers, sont autant de solutions complémentaires pour sauvegarder cette espèce qui dédaigne les mangeoires.
De notre correspondant Patrick Quercy