L’Occident mis en joue – l’édito de Patrice Chabanet
Les attaques répétées des Houthis contre des bateaux civils qui croisent en Mer rouge commencent à inquiéter sérieusement la communauté internationale. Selon les sources, entre 12 et 30 % du commerce mondial transitent par cette jugulaire maritime. Jusqu’à présent la seule réponse apportée à ce groupe terroriste soutenu et encouragé par l’Iran a été des tirs de drones. Depuis hier, le ton est monté du côté américain. Washington propose une coalition pour assurer la sécurité des bateaux, notamment les pétroliers.
Qu’on le veuille ou non ou qu’on se rassure à bon compte, les risques d’embrasement s’accroissent dans cette région du monde. Rien ne semble arrêter Téhéran dans sa volonté de conforter une forme de leadership dans le monde arabo-musulman. Il le fait assez habilement en soufflant sur le brasier palestinien, sans apparaître en première ligne. On le constate aussi depuis belle lurette avec le soutien apporté au Hezbollah au Liban, largement inféodé au pays des mollahs.
Avec les nouvelles technologies – missiles et drones en particulier – la guerre du XXIe siècle s’est métamorphosée. Mais elle conserve en même temps les traits des conflits d’antan. La maîtrise des routes commerciales, qu’elles soient terrestres ou maritimes, reste prioritaire. On est loin de l’affrontement régional Hamas-Israël. Mais de plus en plus près d’une « montée en gamme » préoccupante. Que se passera-t-il si un destroyer américain est détruit ? Certainement plus qu’une simple protestation. « Joe l’endormi », comme le brocarde Trump pourrait se réveiller.