Livrés à eux-mêmes – L’édito de Christophe Bonnefoy
La canicule y serait-elle pour quelque chose ? Probablement pas, mais elle n’a sans doute pas aidé à apaiser des clients excédés. Décidément, se déplacer par le train, ou en l’occurrence en métro, n’est peut-être pas la meilleure idée par les temps qui courent. Un transformateur en feu et c’est toute une gare et ses voyageurs qui voient le temps s’arrêter. Une panne – rarissime nous dit-on – et voilà 3 000 passagers bloqués dans le métro, dans une sorte de Koh-Lanta bien loin des paysages paradisiaques du petit écran. Ou comment mettre à très rude épreuve les nerfs et l’instinct de survie des touristes et des Parisiens. Tout autant que leur capacité à gérer seuls la situation, en l’absence quasi totale d’information.
Car c’est précisément là que le bât blesse : l’information et la capacité de réaction de la part de la RATP. Plus de deux heures enfermé à plus de 40 degrés dans des wagons automatisés, voilà qui a de quoi sérieusement échauffer les esprits. Une fois encore, à Montparnasse comme dans le métro, ce ne sont pas tant les incidents qui sont sévèrement critiqués depuis hier, que la gestion – ou l’absence de gestion – de la crise. Une panne, ça peut arriver. Mais c’est justement parce que ça peut arriver que des entreprises comme la SNCF ou ici la RATP, ne peuvent pas faire l’impasse sur ce qui est, aussi pour le coup, un service aux voyageurs. Un devoir même : celui de ne pas les laisser livrés à eux-mêmes.
Les incidents sont peut-être ponctuels, mais ils posent pourtant une question : celle des moyens. Ceux qui sont alloués à l’entretien des matériels évidemment. Mais aussi ces moyens humains, que jamais la machine ne remplacera, dès lors qu’il s’agit d’aider, de renseigner, d’accompagner.