L’IUTL (re)découvre Barbara à travers ses chansons
Pour la dernière de la saison, l’Institut universitaire du temps libre (IUTL) proposait vendredi 9 juin, à l’Auditoire, une conférence sur la vie de Barbara, sur les étapes qui ont influencé son œuvre.
Professeur universitaire, passionné par la chanson française, Frédéric Castel n’a pas retracé son œuvre musicale connue et reconnue. Il a préféré parler de Monique Serf (son vrai nom) qui, à travers ses textes de chansons, raconte sa vie, son enfance, ses douleurs.
Née le 9 juin 1930 à Paris et de confession juive, Barbara, verra son enfance bousculée par la Deuxième Guerre mondiale, mais relativement préservée grâce au fait que sa famille déménagera dans la petite ville de Saint-Marcellin ; les dénonciations y étaient moins courantes en raison des réseaux de résistance alentour. Cependant, à l’âge de 16 ans, sa vie sera bouleversée par un père incestueux.
Tout au long de sa vie d’artiste, elle ne cessera de bouger, de changer de lieu de résidence. Ce besoin perpétuel de fuite lui permettait d’y trouver un certain bien-être, une instabilité rassurante. Dans les années 50, elle subira plusieurs dépressions. Elle fera des avant-premières d’artistes déjà connus tels que Georges Moustaki ou Félix Marten, des petites scènes parisiennes et provinciales. Sa carrière ne va véritablement décoller qu’à la fin des années 50, grâce à une émission nommée “Discorama”, animée par Denise Glaser, qui a cru en elle à ce moment-là.
Barbara, auteure, compositrice et interprète, était une femme meurtrie qui se livrait au travers de ses chansons ; une femme extrêmement fidèle en amitié et très investie dans la cause de la lutte contre le Sida, n’hésitant pas à donner son numéro de téléphone aux malades, afin qu’ils puissent la joindre jour et nuit.
C’était une femme très exigeante avec les autres et elle-même. Elle ne révélera jamais la véritable signification de son choix de nom de scène. Elle aimait à dire : « Je n’ai pas de passé. » Et lorsqu’on lui demandait ce qu’elle était, elle répondait : « je suis une femme qui chante ! » Car à ces yeux rien d’autre n’existait.
« Si vous voulez tout connaître de la vie de Barbara, écoutez attentivement toutes ses chansons qui retracent, ses blessures, ses joies, ses amours, son œuvre musicale est une autobiographie, un hymne à sa vie », a recommandé, pour conclure, Frédéric Castel.