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L’itinérance au service des plus fragiles, premier bilan

Barbara Fromholtz, dans son van « Infos Louise et Michel.e », au milieu de ses figures inspirantes

Solidarité. Le van itinérant Louise et Michel.e, mis en place par le CIDFF, a bouclé ses six premiers mois d’itinérance, d’accueil, d’écoute et de conseil. Un premier bilan atteste de son utilité publique mais le dispositif demeure perfectible. 

Barbara Fromholtz, coordinatrice du van itinérant, arpente les villages du département qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il grêle. Le printemps est d’ailleurs fort attendu pour favoriser la convivialité. Pour rappel, le van est un lieu d’écoute et d’information sans rendez-vous, gratuit et confidentiel.

Il propose via sa coordinatrice accès aux droits, lutte contre les violences, insertion professionnelle, formation et création d’entreprise, vie familiale et parentalité, éducation et citoyenneté, santé et sexualité.

Ce sont les maires qui sollicitent sa permanence « dont 80% sont des femmes » sur un site dédié au coeur de la commune. « Au début, la démarche s’est déployée sur le sud du département, puis, petit à petit, on a été très demandé dans le nord », révèle Barbara Fromholtz.

Le bilan de ces premiers six mois d’exercice est clair : une vingtaine de femmes détectées vulnérables et accompagnées. Les hommes, eux, ne passent pas la porte : « Dès qu’ils voient droits des femmes, ils reculent. Le concept n’est pourtant pas sectaire, on peut par exemple accompagner les papas en droit des familles par exemple, pour des questions de droits de garde ou encore de pension alimentaire ». Et les jeunes demeurent invisibles.

« Moi, je ne suis pas une femme battue »

Au bout de ces premiers six mois, Barbara Fromholtz résume : « le plus gros de l’accompagnement concerne des violences conjugales ou intrafamiliales. Beaucoup de question liées à l’emploi également, recherche ou reconversion, et le droit de la famille dans le cadre de divorce et de garde des enfants ». Mais les violences conjugales tiennent le haut du panier : « Les femmes qui se présentent viennent souvent pour un prétexte autre. Puis en creusant un peu, en orientant le dialogue, on se rend compte qu’il y a violences ». Ces violences sont multiples et souvent invisibles. Celles qui relèvent du psychologique, s’avèrent plus dangereuses encore. Elles infusent sur le long terme et dévorent l’estime de soi. Les violences économiques perdurent également, par la privation d’autonomie de paiement ou encore de chantage à la mise à la rue. 

Barbara Fromholtz doit faire face à des situations que l’on aurait souhaité d’un autre temps : « la question du devoir conjugal persiste, et il n’y a pas d’âge pour ça. Des femmes sont régulièrement contraintes, alors que la Cour de cassation a proclamé en 1990 que les liens du mariage n’autorisaient pas le mari à imposer des rapports sexuels à son épouse. » Définitivement, pour Barbara Fromholtz, il s’agit de remettre, encore et encore, l’église – et le van, au milieu du village.

 Peut mieux faire?

« Les infos de Louise et Michel.e » s’est aussi mis au service des aidants, en lien avec la plateforme de répit pilotée par l’hôpital de Bourbonne. La première opération s’est bien déroulée mais manquait de communication, selon Barbara Fromholtz. Communication qu’elle souhaiterait plus vive, de façon générale : « les mairies qui me contactent devraient davantage annoncer, être un vrai relais local, pour aider les jeunes à pousser la porte par exemple ». Autre point : le choix du point d’accueil. Les municipalités imposent au van un « point d’amarrage » : « au cœur du village, c’est pratique pour être vu. Par contre, il y a peut-être à réfléchir sur le manque de confidentialité. Dans les villages, pousser ma porte peut faire jaser, et décourager les plus fragiles. »

Pour Barbara Fromholtz, la détermination est intacte, elle a conscience de ne pas tout pouvoir solutionner mais « on sème des graines ». Les personnes qui poussent la porte du van ne sont majoritairement pas conscientes de ce à quoi elles ont droit, pas plus que des structures existantes pour orienter et protéger. Barbara Fromholtz dit d’elle qu’elle « n’est à peu près rien », puisque pas psychologue, pas assistante sociale, pas juriste. Est-ce à dire qu’au contraire, elle est à peu près tout ?

Elise Sylvestre

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