L’Italie craque – L’édito de Patrice Chabanet
Entre le prévisible et la réalité d’une crise qui évolue au jour le jour, il y a toujours l’espoir que le pire pourra être évité. Pour l’Italie, la cause est déjà entendue : il ne s’agit plus de surmortalité mais d’une hécatombe : pour la seule journée on compte plus de 190 décès. Un plan d’urgence de 25 milliards d’euros est annoncé avec exécution pratiquement immédiate. Nos voisins italiens ne peuvent plus attendre, ne veulent plus attendre. Le pays est en train de craquer au point où le corps hospitalier a la conviction que l’évolution actuelle ne pourra pas être contenue par les structures en place : pas assez de services réa, pas assez de médecins, des tris à faire entre les cas graves et les cas gravissimes, avec ce qu’on imagine de problèmes de conscience pour ceux – les médecins – qui doivent décider.
La France est aux premières loges pour observer ce qui se passe dans la péninsule. Hier elle dénombrait 15 décès supplémentaires. Mais les autorités nous préparent à l’axiome « plus de cas graves, davantage de décès à prévoir« . C’est mathématique. Mais une quasi-unanimité s’établit autour du tempo choisi par l’exécutif. L’extrême droite s’en tient à son analyse critique: pas assez d’anticipation. On pourra le vérifier à la fin de la pandémie. En attendant, l’opinion publique peut juger : les partis dits traditionnels, qu’ils soient dans la majorité ou l’opposition s’appuient sur les « sachants », professeurs de médecine, spécialistes des cas d’urgence et microbiologistes. Cela rend pour une fois le discours politique crédible…Tout n’est pas rose pour autantt : la solidarité européenne souffre :impossible d »envoyer médecins, matériels ,masques à nos plus proches voisins. La France réquisitionne tous ses moyens en vue d’une attaque massive. Avec l’espoir de limiter les dégâts.