L’intersyndicale réunie pour défendre les retraites et pensions
SOCIETE. Dix pour cent d’augmentation pour les retraites et les pensions. Et tout de suite. Selon les chiffres, il y a urgence. Une cinquantaine de militants, à l’appel de l’intersyndicale, composée des représentants haut-marnais FSU, FO, CGT et Solidaires s’est rassemblée devant la préfecture ce mardi 24 octobre.
Quelques chiffres en Haute-Marne : les retraités représentent, sur ce territoire, 33 % de la population. Selon la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), la pension moyenne brute pour un homme y est de 1 335 €, aux alentours de 1000 € pour une femme. Pas de quoi fanfaronner.
Les chiffres valent plus que les mots. Ils ont été égrené ce mardi comme on aligne des briques. Hausse du prix du gaz (80 %), de l’électricité (28 %), engraissement du tarif au kilo des pâtes (37 %), du beurre (30 %). La viande est devenue un luxe, comme le fromage ou le poisson. Qu’est-ce qu’il reste à la fin du mois ? Ses œufs pour pleurer.
C’est mue par la solidarité envers nos aînés que l’intersyndicale a bravé le soleil pour dénoncer une revalorisation des pensions de retraites jugée insuffisante pour 2024, soit 5,2 % au 1er janvier. Insuffisant pour les militants. Dix pour cent de revalorisation, pas moins, 10 % qui correspondent aux chiffres de la revalorisation de l’inflation communiquée par l’Insee et autres sources ministérielles.
La précarité n’est pas que dans l’assiette
Difficultés à se chauffer, se soigner, faire trois repas par jour, autant d’essentiel pour les populations vieillissantes. Amer à concevoir à l’issue d’une -souvent – longue carrière.
A cela s’ajoutent d’autres restrictions : transports publics raréfiés, services publics fermés ou dématérialisés, déserts médicaux (7 000 personnes privées de médecin traitant autour de Chaumont), dégradation de la prise en charge par l’hôpital public, augmentation des frais de santé.
La Sécurité sociale est de plus en plus remplacée par la complémentaire santé, laquelle devrait gonfler de 10 % l’année prochaine. Les prothèses auditives et les lunettes frôlent pourtant d’ores et déjà l’inaccessible pour un budget tel que décrit plus haut.
Les associations pour et par les retraités
La courbe est alarmante. La baromètre du Secours populaire, selon une étude Ipsos, évalue autour de 45 % les personnes en incapacité de procéder à certains actes médicaux. Trente-cinq pourcent des retraités recensés n’ont pas les moyens de manger à leur faim, le découvert bancaire est le lot de 20 % d’entre eux. Toutes les associations caritatives sont aujourd’hui saturées par la demande en raison de l’inflation, non compensée.
Les retraités sont par ailleurs un maillon essentiel de la vie associative, beaucoup sont bénévoles, au même titre qu’ils participent à la dynamique économique, notamment en simplifiant la garde des enfants pour les actifs.
L’intersyndicale conclut par une piqûre de rappel : augmenter les pensions est un choix exclusivement politique. D’où leur présence face à la préfecture dont l’un des responsables du secrétariat général s’est engagé à les recevoir.
Dix pour cent, et maintenant.
Elise Sylvestre