L’intérim boudé par les demandeurs d’emploi
EMPLOI. En collaboration avec la Mission locale et les agences dédiées, Pôle emploi organisera, mardi 24 janvier, un job dating dédié exclusivement à l’intérim. Une opération séduction pour des contrats temporaires qui n’attirent plus vraiment les candidats.
Un coup de communication pour susciter l’intérêt des inactifs. Pôle emploi, avec la contribution de la Mission locale, a décidé d’organiser, mardi 24 janvier, un job dating spécial intérim dans la salle du Palace. De 9 h à midi, en plus des deux structures, neuf agences (Manpower, Adecco, Randstad, Supplay, Synergie, Temporis intérim, Triangle intérim, Adequat et Sup interim) seront ainsi présentes pour rencontrer et conseiller, lors d’entretien d’une quinzaine de minutes, les demandeurs d’emploi.
Car les candidats se font de plus en plus rare ces derniers mois. Et ce n’est par le calme ambiant ce mercredi 18 janvier, dans les locaux de l’agence Sup interim – implantée avenue de la République – qui démontrera le contraire. « On a en moyenne deux visites par jour. Or, avant la pandémie, on en avait quinze », constatent Charlène Grebin et Angélique Bernier, respectivement chargée de recrutement et assistante d’agence au sein de la structure. « C’est à nous d’aller les chercher. »
La motivation plutôt que les qualifications
Même constat du côté de Temporis interim, rue Emile-Giros. « On a de plus en plus de mal à trouver des candidats motivés », déplore Johanna Martinot, responsable d’agence. « Sur une annonce que l’on postera sur nos sites internet, on peut avoir 50 candidatures, mais seulement dix répondent à nos appels ».
Résultat, les offres ne cessent de s’accumuler. À Triangle interim, située rue Marie-Stuart, l’hémorragie est telle qu’avant l’annonce du nombre d’offres à pourvoir, Lydia Charlot, chargée des recrutements, redouble de prévention : « Je vais vous faire peur ». Puis, dévoile les derniers chiffres : « Nous en sommes aujourd’hui à 87 annonces. C’est énorme ».
Les employeurs n’ont alors d’autres choix que d’alléger leurs critères de sélection. « Les entreprises ne cherchent plus les qualifications, les diplômes ou l’expérience. Elles sont prêtes à former sur place », explique Lydia Charlot.
Face à une désertion grandissante, les agences d’intérim bragardes attendent ainsi beaucoup du forum pour l’emploi organisé mardi 24 janvier. Les demandeurs d’emploi sont invités à venir avec leurs CV pour accélérer les recrutements. « Avec ce document, on peut déjà transmettre l’information aux entreprises », précise Lydia Charlot. « Ensuite, ça peut aller très vite. »
Job dating interim. Mardi 24 janvier. De 9 h à midi. Salle du Palace.
Dominique Lemoine
L’industrie, première sur le recrutement
La pénurie d’intérimaires que connaît le bassin de Saint-Dizier ces derniers temps ne concerne pas tous les secteurs. Certains s’avèrent plus en demande que d’autres. En particulier le secondaire, à l’image des nombreuses offres publiées par l’agence Pôle emploi de la ville de Saint-Dizier. « Sur les 110 offres intérim en cours sur notre site, 80 % concernent l’industrie (fonderie-métallurgie-agroalimentaire) et 20 % le bâtiment, la logistique, les métiers de l’assistanat ou de la comptabilité », comptabilise Anne-Marie Lomonaco, directrice de l’agence Pôle emploi. Une analyse partagée par plusieurs agences spécialisées dans le recrutement de travailleurs temporaires. « Ça va de l’électricien à l’assistante en ressources humaines, en passant par technicien d’atelier, approvisionneurs ou encore mécanicien », détaille Lydia Charlot, chargée de recrutement à l’agence Triangle intérim. D’autres professions sont concernées dont les métiers techniques du bâtiment tels que les maçons ou encore les plombiers.