L’huile sur le feu – L’édito de Christophe Bonnefoy
Le blocage des raffineries pas encore réglé, c’est déjà celui, total – sans jeu de mots -, de toute l’économie qui commence à être craint. Sûrement dans les hautes sphères du pouvoir, évidemment, chez les ministres et le président de la République. Ou quand le jerrican à moitié vide de son carburant pourrait se remplir de tout un tas de contestations sociales. Le gouvernement est conscient du feu qui couve. Et pas que chez Total ou Exxon. En effet, au-delà des solutions que s’évertue à trouver la Première ministre, Elisabeth Borne, il en est une autre que les oppositions commencent à brandir : la grève générale.
Et encore une fois, c’est Sandrine Rousseau qui s’y colle. En roue libre, comme depuis quelques semaines. Mais sûrement, pour le coup, porte-voix involontaire de nombreux représentants de la Nupes, entre autres. Elle est par exemple rejointe, tout naturellement, par le LFI Alexis Corbière, au meilleur de sa forme. Lui aussi invite gentiment « toute une série de secteurs » à rejoindre le mouvement que les salariés des raffineries ont initié. Explosif.
Dans un contexte compliqué depuis des mois – pas seulement pour les automobilistes aux abords des stations-service -, l’appel à manifester le 16 octobre a valeur de possible grand soir pour Jean-Luc Mélenchon et ses ouailles. C’est en tout cas l’espoir d’une France insoumise qui n’en fait pas vraiment mystère.
Reste à savoir si aujourd’hui, un combat politique consiste à jeter de l’huile sur les multiples foyers d’incendie ou à tenter d’éteindre les flammes. C’est toute la question.