L’heure des comptes – L’édito de Christophe Bonnefoy
Symptomatique de l’époque. Surréaliste, même. Yannick Jadot avait donné le ton, dès dimanche soir. Un appel aux dons pour aider le parti écologiste à se sortir de la mélasse. Valérie Pécresse a emboîté le pas dès lundi matin. La candidate LR à la présidentielle est endettée à hauteur de cinq millions d’euros. Elle aussi fait appel au bon coeur des Français pour sauver la mise. La sienne et celle de la droite dite républicaine.
Qui aurait pensé, un jour, que les héritiers – autoproclamés ? – du général de Gaulle pourraient en arriver à une sorte de Pécressethon afin de limiter la casse et, pour tout dire, tenter de sauver leur parti ? Inconcevable, il y a très peu de temps. Bon, d’accord, on avait, déjà, connu le Sarkothon. Mais en d’autres temps et en d’autres circonstances.
Ici, c’est le score ridicule des Républicains qui les entraîne dans une descente aux enfers qui pourrait être inéluctable. Moins de 5 % !
Que dire, aussi, d’une Anne Hidalgo qui n’atteint même pas 2 % ?
Erreurs de casting ? On pourra trouver toutes les raisons possibles à la déconfiture des partis historiques, LR, ex-RPR, ex-UMP et PS. Et si, tout simplement, les bonnes personnes ne s’étaient pas retrouvées au bon endroit, au bon moment ?
Qu’on soit de droite, qu’on soit de gauche, on ne peut que s’inquiéter de voir PS et LR incapables d’avoir pu lancer dans la course une figure forte, emblématique, rassembleuse. Un constat particulièrement cruel, pour des socialistes qui pensent encore, sûrement avec nostalgie, à François Mitterrand ou une droite historique qui a encore en tête l’image de Jacques Chirac.
On savait la sphère politique malade. On sait désormais que le 10 avril 2022, elle a terminé de totalement imploser.