L’heure de vérité pour le CVB 52 HM
A deux mois et demi de la fin de saison, le Chaumont VB 52 Haute-Marne est sur le point de valider son premier objectif de l’exercice en cours : une qualification pour les quarts de finale de la Ligue des champions. A 18 h, à Ljubljana, les Cévébistes ont l’occasion d’entrer dans l’histoire.
Les choses sérieuses commencent assurément aujourd’hui pour le Chaumont VB 52 Haute-Marne, avec ce match de la sixième journée de Ligue des champions, du côté de Ljubljana. Actuels meilleurs deuxièmes des cinq poules de la compétition (dont les trois meilleurs deuxièmes valideront leur ticket pour les quarts de finale), les Cévébistes sont aux portes d’un nouvel exploit. Un moment historique pour le club haut-marnais, qui pourrait ainsi rejoindre le “Top 8” européen, mais également pour le volley français, qui bénéficierait des résultats du CVB pour améliorer son classement continental. L’équipe cévébiste serait également la première, dans l’histoire, à atteindre les quarts de finale de la plus prestigieuse des compétitions européennes après avoir passé trois tours préliminaires. « Je crois que les gens ne se rendent pas bien compte de ce que nous réalisons saison après saison, regretterait presque le président Bruno Soirfeck. On rivalise avec des “machines” qui brassent cinq à dix fois notre budget. Les élus devraient s’appuyer sur nous et se servir de nous pour faire la promotion de notre ville et de notre département. Pour beaucoup, Chaumont est sorti de l’anonymat grâce au volley. » Pour autant, avant de voir plus loin que cette phase de poules, les Chaumontais doivent avant tout passer l’obstacle slovène ce soir. Et même si une défaite ne serait pas forcément synonyme d’élimination, pour le dirigeant haut-marnais, il n’est pas question de débuter le match avec une calculette dans les mains. « Nous jouons à 18 h, soit avant toutes les autres rencontres de la journée. On ne pourra donc pas s’appuyer sur les résultats de nos rivaux directs pour calculer nos chances de qualification. Mon discours auprès des joueurs est clair : seule la victoire nous mènera vers ces quarts de finale. »
L’enjeu comme moteur
Or les dernières prestations entrevues face à Nice et à Tourcoing ne sont pas forcément rassurantes sportive- ment. Des revers qui ont cassé la belle dynamique de groupe, presque au plus mauvais moment. « Lorsque le groupe fait preuve d’une certaine baisse de régime, il faut s’appuyer sur d’autres ressorts, reprend encore le président Soirfeck. Je pense que nous avons des joueurs conscients de la situation actuelle et qui peuvent se transcender sur ce genre de matches à enjeu. Le staff sait également s’adapter à ces périodes de fatigue. Quant à moi, je m’investis un peu plus. J’essaie également d’être plus présent. »
Le CVB 52 est capable d’élever son niveau de jeu dans ces moments décisifs. Michael Saeta, économisé depuis deux matches, sera de la partie. L’expérience d’un Baptiste Geiler, pas encore de retour à son plein potentiel, peut pourtant être un argument majeur au sein du groupe. « On connaît les raisons de ces performances en dents de scie, avoue encore le dirigeant haut-marnais, qui se traduit par un manque de temps de travail. Des séances d’entraînement au compte-gouttes dans cette saison où l’équipe est toujours en déplacement, avec l’impossibilité de remettre totalement à niveau des joueurs, comme Baptiste Geiler, qui reviennent de blessure… »
Dès ce soir, les Chaumontais vont donc jouer une partie de leur saison, avec un premier objectif à atteindre en Ligue des champions, juste avant le “ Final four ” de la coupe de France dix jours plus tard, puis la qualification en “play-off” dans la foulée. Le moment de vérité est arrivé, avec lui, la possibilité également de tout perdre en deux mois. « C’est une possibilité, acquiesce Bruno Soirfeck. Mais je n’aime pas parler de situations négatives qui n’existent pas encore. »
Il a raison, aujourd’hui, c’est vers un possible exploit que son esprit est tourné.
Reportage à Ljubljana : Laurent Génin