L’hécatombe – L’édito de Christophe Bonnefoy
Mais quel virus est donc venu infecter nos Bleus champions du monde ? Et plus largement, assiste-t-on sur la planète football à l’extension inéluctable d’une de ces foutues maladies capables de se transformer en véritable pandémie ? Une espèce de poison qui se répand, jusqu’à pourrir, au coeur, ce qui ne devrait être que du sport ?
On passera sur cette odeur nauséabonde qui se dégage des plus hautes sphères : autrement dit la Fédération française de football. Les récentes révélations sur les agissements supposés du président Noël Le Graët n’ont rien à voir avec le ballon rond. Tout comme l’affaire qui pourrait méchamment déstabiliser l’un des piliers de l’équipe de France, Paul Pogba. Affligeant.
On attendra pour s’offusquer d’une coupe du Monde au Qatar qui se jouera en mode « je me fiche totalement de l’urgence climatique ». Tout autant que des droits de l’Homme. Il fallait y réfléchir avant. Trop tard pour dénoncer.
On découvre Kylian Mbappé en homme d’affaires plutôt qu’en footballeur ? Heureusement, il est encore sur le terrain l’un des rois du monde. Difficile de le traîner plus bas que terre. Mais ne serait-il pas, lui aussi, en train de basculer dans cette mégalomanie qui éloigne les sportifs de leur discipline pour les amener sur un gazon à l’odeur de l’argent plutôt que de la sueur ?
Et surtout, que signifient donc ces douze Bleus qui ne le seront pas lors des deux prochains matches de notre équipe nationale, pour cause de blessures ? On aurait presque l’impression de voir dans cette hécatombe un choix délibéré de ne pas participer. Une équipe entière, en nombre, totalement décimée. Carrément. Et ça n’est pourtant que le début de saison. La faute à pas de chance ? Vraiment ?
Alors si c’est le cas, on se demande bien si la poisse ne va pas suivre les Bleus jusqu’au Qatar. Ambiance ambiance… comme une sensation qu’on pourrait revivre, d’une autre manière, le fiasco de 2010, en Afrique du Sud.