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L’habit et le moine – L’édito de Christophe Bonnefoy

C’est un peu l’histoire d’un habit qui aurait pu faire le moine. Marguerite Duras, en d’autres temps, se serait même peut-être laissée aller à un grandiloquent «coupable… forcément coupable». Le procès de Georges Tron était joué d’avance. Ou quasiment. Dans les sphères du pouvoir, donc obligatoirement objet à suspicion, jouant allègrement de sa position dominante pour obliger ses victimes. Trop entreprenant, donc violeur passé à l’acte sous couvert d’une passion bizarre, particulièrement lorsqu’elle est pratiquée dans le bureau d’un maire : la réflexologie plantaire.
Joué d’avance ? Tout l’inverse. L’acquittement de l’ex-secrétaire d’Etat et de son adjointe à la mairie de Draveil, hier devant la cour d’assises, n’était sans doute pas la décision la plus attendue, aux yeux de l’opinion publique. Mais alors que la justice a relevé dans ses motivations les mœurs pour le moins légères de Georges Tron, dans un «contexte général hypersexualisé», elle n’a pas sanctionné la morale. Elle ne s’est appuyée que sur le droit. Elle n’a pas retenu la contrainte, elle a considéré que les victimes… n’en étaient finalement pas. Voire qu’elles agissaient dans une logique de vengeance après, respectivement, un licenciement et un changement de poste. En l’occurrence, les décisions de justice ne se commentent pas. Il sera toujours temps pour le ministère public de faire éventuellement appel de ce verdict. Il a dix jours.
Il est à noter qu’un acteur, et pas des moindres, aura sans doute largement pesé dans la décision de la Cour. Eric Dupont-Moretti n’a pas volé son surnom d’“Acquittator”. Comment ? Tout simplement en ciblant les féministes. C’était risqué, par les temps qui courent. Mais stratégie payante, pour le coup.

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