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Artificialisation des sols : « L’extension urbaine à un moment, il faut qu’elle s’arrête »

Difficile pour les maires d’avoir un avis tranché sur la lutte contre l’artificialisation des sols. (Photo d’illustration).

Du côté des maires, si beaucoup sont contre la limitation de l’artificialisation des sols, certains ont un avis plus favorables. Mais, tout en restant nuancés dans leurs propos.  

Pendant des années, les villes se sont étendues, transformant des terres agricoles en parcelles d’habitation ou zones commerciales et industrielles. Mais depuis quelque temps, cette artificialisation de masse des sols est pointée du doigt. Cela a été pris en compte et est alors né l’objectif zéro artificialisation nette d’ici à 2050, inscrit dans la loi Climat et résilience du 22 août 2021. Mais, la mesure n’est pas vraiment passée auprès de divers maires haut-marnais dont la marge de manœuvre en termes d’urbanisme se voit réduite. « Dans notre secteur, on devrait avoir un assouplissement des règles, car on a encore de l’espace disponible et on doit éviter d’empêcher les collectivités de pouvoir se développer comme elles le voudraient », explique par exemple Dominique Laurent, maire de Bettancourt-la-Ferrée, souhaitant mettre en œuvre plus d’actions en faveur de l’environnement, dont le développement des énergies renouvelables. 

Une lutte essentielle, mais une loi finalement inéquitable

D’autres se montrent en revanche davantage favorables à l’idée de freiner sur l’artificialisation des sols. À l’instar de William Joffrain, maire de Valleroy. « J’ai un tout de petit village et je n’ai pas de demandes de construction, donc on n’a pas cette problématique-là. Et il est vrai que si j’avais une grosse commune, je n’aurais peut-être pas cette réflexion. En tout cas, je suis favorable à la loi », explique-t-il. Tout en étayant son propos : « L’extension urbaine, à un moment, il faut qu’elle s’arrête. Et puis c’est la facilité, sachant qu’on a beaucoup de dents creuses, des friches à réhabiliter. Certes, ça vaut peut-être plus cher et oui, il faudrait que l’État accompagne, mais ça peut permettre de revitaliser les centres bourgs ». Dans le sud-ouest du département, Anne-Cécile Duris, maire de Vals-sur-Tilles, ainsi que référente à l’urbanisme et à l’aménagement de la communauté de communes d’Auberive, Vingeanne et Montsaugeonnais veut, elle aussi, lutter contre l’artificialisation à outrance des sols, mais regrette que la loi manque d’équité. « Sur le principe, évidemment, parce que ça a des conséquences en termes de pertes d’espaces naturels et de terres agricoles. On a des phénomènes qui montrent qu’on a été trop loin, trop vite et sans réflexion. Après, la loi revient à punir ceux qui ont été les plus sages. Les bons élèves, pas par choix, mais parce que le développement est passé à côté, divisent par deux le pas grand-chose. Les mauvais élèves, ceux qui auront bétonné à mort, auront encore droit à la moitié d’un gâteau exagéré. » Avant de conclure : « Si on veut générer de l’activité économique, ce n’est pas par de la résorption de la vacance. Une fois de plus, c’est la ruralité peu dense qui en fait les frais, voire qui sera amenée à être totalement désertée. »

Dominique Lemoine 

d.lemoine@jhm.fr

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