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Lever la méfiance des salariés auxquels on propose de faire du sport au travail

Sport, relaxation… c’est bon pour la santé des salariés et celle de leur entreprise, l’affaire est acquise. Reste à les convaincre que le patron ne cherche pas plutôt à « les acheter » qu’à se préoccuper de leur « mieux-être ». Réflexion menée à la Maison de Courcelles, samedi 13 novembre.

L’éducateur médico-sportif Stéphane Halgand, ardent défenseur du sport et de la relaxation en entreprise, a organisé samedi 13 novembre une table ronde à la Maison de Courcelles avec Jean-Claude Volot, qui pilote le conseil de surveillance du groupe international DEMGY, même s’il s’efforce aujourd’hui de prendre un peu de distance. Certes, les effets de la crise sanitaire happent encore les chefs d’entreprise de la Haute-Marne, comme partout en France, et leur participation a été timide. Toutefois, des responsables hygiène sécurité environnement (HSE) de MAGNA et le patron de 3 établissements de restauration David Daguzan sont venus soutenir la remontada du collectif qui s’est formé autour de Stéphane.

« Si nous proposons, on comprendra que nous imposons »

Apprendre à se relaxer… c’est possible aussi en entreprise (©JHM).

« Si nous proposons, on comprendra que nous imposons ». La cellule HSE de Magna est tentée d’intégrer sport et relaxation dans les murs de l’usine, mais elle ignore comment convaincre le personnel qu’elle se préoccupe pour de bon de son « mieux-être » au travail. « On voulait d’ailleurs emmener des salariés ce matin, mais c’était impossible car ils nous auraient opposé qu’ils n’étaient pas payés le samedi ». Frein qu’une intervenante a su lever dans un EHPAD. « Au début, une seule personne était intéressée par mes séances de relaxation auxquelles elle… n’osait pas se rendre ». La curiosité a fini par l’emporter, « et comme elle a estimé que ça faisait du bien, 2, puis 3 de ses collègues l’ont rejointe… C’était parti ». Changement radical de perception de la hiérarchie à la clé. « Quel bonheur que le directeur nous accorde ce temps-là ». La voie était ouverte pour que le capitaine d’industrie Jean-Claude Volot fasse état de son expérience.

Technique de Parmentier

Le capitaine d’industrie Jean-Claude Volot a fait part de son expérience : chez Dedienne groupe puis chez DEMGY, le sport est une culture… et la culture elle-même aussi (©JHM).

« Certains soupçonnaient que j’avais un intérêt dans la démarche que je voulais initier ». Quand, dès les années 70, Jean-Claude Volot se met en tête d’introduire le sport dans le groupe Dedienne qu’il dirige, personne n’imagine qu’il y pense avant tout parce qu’il est « un énervé du sport »… et que cette agitation physique perpétuelle l’aide de manière décisive à supporter un rythme de travail infernal. « Je travaillais 16h par jour, 7 j/7, et je prenais très peu de vacances ». Le patron a dans l’idée de faire faire du sport à tout son personnel, « exceptées les personnes incapables d’en faire ». Sauf que, formulé comme ça, « c’était une connerie », concède-t-il tout net. « C’était vachement prétentieux, j’entendais changer les choses pour qu’elles s’améliorent ». Voilà pourquoi Jean-Claude Volot va avoir recours à la technique de Parmentier. « En management, il s’agit de rendre jaloux ceux qui n’adhèrent pas à une initiative de ceux qui adhèrent ». D’amener à changer d’avis, Jean-Claude Volot a lui-même « évolué en corrigeant (ses) erreurs ».

« Attention ! Changer s’effectue sans manipuler »

« Petit à petit, des groupes de footing ont été formés sur le créneau 12h-13h ». Dans les établissements concernés, les participants se retrouvent à « embaucher une heure plus tard »… un décalage qui tourne à l’avantage aux yeux des opposants à cette heure de galopade. Et un avantage, on le jalouse. CQFD. Sachant que « ceux qui ne faisaient pas de sport étaient surtout ceux qui avaient de l’embonpoint et/ou picolaient ». Jean-Claude Volot va ensuite décoller cadres et agents de maîtrise des ordinateurs auxquels ils sont rivés, « en mangeant n’importe quoi au déjeuner » par-dessus le marché. « Je les ai fait sortir 2h dans les champs. À la 5 ou 6e fois, ils étaient contents ». Et de deux CQFD. Toutefois, il y a de la place pour la nuance dans ces démonstrations. « Attention ! Changer s’effectue sans manipuler ». Il est fondamental de « trouver un intérêt mutuel ».

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr

Après le sport, la culture

« J’ai été frappé par le manque de culture des ingénieurs ». Or, « l’acquis culturel, on le bâtit toute sa vie, par effet d’accumulation ». Après le sport, Jean-Claude Volot introduit la culture dans l’entreprise. Il institue 3 jours de visites le week-end de l’Ascension. « J’ai surpris 2 directeurs d’usine à pester : il ferait mieux de nous donner des primes… ». Il laisse dire. Petit à petit, on sera content de lui faire savoir que « la pratique culturelle change la vie ».

« Aujourd’hui, il faut travailler la com’ »

« Maintenant, il est acquis que le sport fait du bien ». Reste, pour Jean-Claude Volot, à bousculer les chefs d’entreprise haut-marnais pour qu’ils « aident » le collectif constitué autour de Stéphane Halgand. « L’ingratitude, c’est rare ». Et de Une, avance le président du conseil de surveillance de DEMGY. Avant de convoquer… la technique de Parmentier. « Il faut rendre jaloux les patrons qui ne s’y mettent pas ».

Le cas des publics en insertion

« Quel rapport au corps entretient le public en insertion ? Qu’est-ce que signifie la culture pour lui ? ». Louis Létoré rappelle qu’il dirige une association de jeunesse et d’éducation populaire avec la Maison de Courcelles. Il se classe parmi « les petits patrons », ce que conteste Jean-Claude Volot qui ne connaît que des patrons tout court. Avec son adjointe Melo, Louis teste « les réunions en marchant » qui présentent l’avantage d’ « inciter les gens à prendre la parole ». Le problème le plus prégnant que l’association rencontre à la sortie du Covid ? Ses jeunes encadrants des colos qu’il a récupérés aplatis. En outre, le statut associatif ne doit pas, selon lui, devenir « un prétexte » qui amène à « demander plus aux salariés ». Son témoignage invite Jean-Claude Volot à revenir sur son expérience de maire d’Auberive. « Le soir du 1er tour des municipales, on n’avait pas de maire… puisque l’on n’avait pas eu de candidat ». Pour éviter que « la préfecture ne prenne la main », il téléphone à « ceux qui étaient plutôt opposés à la fonction publique » pour constituer une liste. Les profils sont fort variés. Élu premier magistrat, Jean-Claude Volot les emmène dans le Parc national, côté Côte d’Or, avec le projet de « parler d’un sujet municipal à chaque étape » de l’escapade. Les téléphones mobiles sont fermés -ça tombe bien, ici, ça ne passe pas. « Là, personne n’allait nous emmerder ». Les ordures ménagères, l’équipement, la voirie… l’assemblée municipale s’en est entretenue par exemple sur le site de la sépulture de la Dame de Vix, dont l’histoire fabuleuse a dopé l’élan de la réflexion.

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