Leurville : le maire démissionne
Jean-Pierre Ravenel a démissionné de son poste de maire de Leurville. La raison : l’échange de terrains pour le projet de bassin d’assainissement.
Elu au conseil municipal de Leurville et maire de la commune depuis 2014, Jean-Pierre Ravenel a jeté l’éponge. En mars, il a envoyé sa lettre de démission à la Préfecture de Haute-Marne. Sa décision a été enregistrée au début du mois d’avril. Comment le maire d’un village de 90 âmes en est-il arrivé à prendre cette décision irrémédiable ? L’édile explique la situation.
Les 200 m² de la discorde
« Tout est parti d’un des projets les plus importants de la commune, la construction d’un bassin d’assainissement. D’intérêt général, ce chantier est chiffré à 750 000 €. Durant l’élaboration du projet, nous nous sommes aperçus qu’il nous manquait pas moins de 400 m² d’espace disponible. Le futur lieu d’implantation se trouvant à proximité d’un terrain de l’ancien maire de Leurville, nous avons proposé de le lui racheter. Ce dernier préférait qu’on effectue un échange avec une parcelle municipale de quasiment la même superficie », raconte Jean-Pierre Ravenel.
« Avec cet échange, il perdait 10 m² et un accès à son terrain. En compensation de ça, il nous demande un terrain supplémentaire de 200 m². La pillule a été dure à avaler. A partir de là, un conflit d’un mois a commencé ». Excédé par la situation qui « n’avait aucune issue », Jean-Pierre Ravenel a remis sa lettre de démission.
Manque de communication
Interrogés, les deux adjoints au maire, Odile Morisot et Didier Chané racontent une version de l’histoire un peu différente. « Au départ, nous avions voté au conseil municipal pour l’échange d’un terrain contre un autre. Or, nous avons appris qu’au final ce n’était plus un mais deux terrains que la commune cèderait. Ce serait un accord entre Jean-Pierre et l’ancien maire. Nous ne sommes pas contre cette idée, mais nous n’avons pas été prévenus ».
Les élus locaux réaffirment : « Ce n’est pas un conflit ouvert avec le maire. C’est simplement un frottement comme il se produit dans beaucoup de communes. Nous n’avons jamais eu de reproche envers lui », expliquent-ils. Cette décision de démissionner à deux ans de la fin de son mandat les a surpris. Finalement, l’échange des terrains, deux pour un, a été acté. Le projet de bassin d’assainissement continue.
Corentin Gouriou