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Lettres de noblesse – L’édito de Christophe Bonnefoy

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S’intéresser à la rentrée scolaire – au parcours éducatif plus largement -, ça n’est pas que se lamenter sur le niveau en orthographe des élèves de primaire, se pencher sérieusement sur le harcèlement au collège ou dénoncer le timing des examens du baccalauréat.

C’est aussi, on a un peu tendance à l’oublier, se demander, qu’on soit parent ou responsable politique, s’il faut continuer à privilégier facs et grandes écoles après le lycée, ou redonner, enfin, ses lettres de noblesse à l’enseignement professionnel.

«Tu feras de longues études, mon enfant». Voilà le discours communément entendu il y a quelques dizaines d’années. «Tu vas te lancer dans le concret, dans ce qui t’offrira un métier». Place au pragmatisme, désormais. Les temps ont changé, au point aujourd’hui de ne plus pouvoir trouver facilement de maçon, de plombier, de plaquiste, de couvreur… Toutes ces professions dont on disait jadis qu’elles ne s’adressaient qu’aux élèves les moins bons. A ceux qui n’avaient pu ou voulu faire d’études, justement.

Il est temps, aujourd’hui de revaloriser ces cursus que l’on pourrait même qualifier d’excellence. Parce que les emplois sont nombreux, les candidats trop rares. Terminée, l’image de cancre. Place à celle de pièce essentielle dans le grand puzzle industriel.

En présentant sa réforme des lycées professionnels, Emmanuel Macron a ainsi bien pris soin de lier son projet aux nécessités économiques. Il serait inutile de lancer les jeunes dans des études qui ne trouveraient pas de débouchés en entreprise.

C’est sans doute là que le système pêche depuis bien longtemps, en continuant à développer des savoirs devenus obsolètes au XXIe siècle. Bien sûr, reste à savoir comment s’articulera exactement le futur en ce domaine. Et évidemment, les filières nécessiteront une réévaluation permanente, directement dictée par un monde moderne qui, on le sait, ne cette de changer.

Faire le constat que le lycée professionnel doit être en parfaite adéquation avec la sphère économique, c’est presque affirmer que l’eau, ça mouille. Mais en l’occurrence, ça a trop souvent été oublié. 

Et faire fonctionner ses bras autant que sa tête, ça n’est pas honteux. Bien au contraire.

c.bonnefoy@jhm.fr

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