L’Estival présente “Légende des Hallebardiers”
L’incontournable Estival des Hallebardiers revient jeudi 28 juillet et entraînera les spectateurs dans le monde des contes et légendes haut-marnaises pour une folle épopée au cœur de la cité jusqu’au 20 août. Cette année, c’est Ismaël Guttiérrez qui signe les textes des trois spectacles. Rencontre.
jhm quotidien : Vous avez fait partie des comédiens professionnels qui ont mené les groupes de L’Estival quatre années de suite. Cette année, vous en êtes l’auteur. Pourquoi avoir choisi de franchir ce pas ?
Ismaël Gutiérrez : « En fait, cela fait longtemps que j’ai envie d’écrire pour L’Estival des Hallebardiers. D’ailleurs, il y a quatre ans, avec Matthieu Verbeke, qui a été un des comédiens professionnels durant quelques années, nous nous étions proposé d’écrire à deux, mais nous n’avions pas été retenus puisque c’est Nicolas Turon qui a été choisi. La règle est de conserver le même auteur pendant trois ans et, Nicolas Turon ne souhaitant pas poursuivre, je me suis porté candidat, seul cette fois-ci, et toutes les conditions étaient réunies pour le faire cette année.
jhm quotidien : L’écriture de trois textes qui forment une seule histoire avec, en plus, une thématique imposée, en l’occurrence les contes et légendes de Haute-Marne, n’est pas simple… Comment l’avez-vous appréhendée ?
I. G. : « C’est vrai que c’est une écriture un peu particulière parce qu’il y a environ neuf comédiens par groupe. Ce qui fait que ce sont des intrigues qui sont complexes puisque l’on essaye de faire en sorte que tout le monde ait un rôle, pas équivalent car c’est impossible, mais intéressant. Dans une intrigue classique, nous avons deux ou trois personnages principaux et des rôles secondaires, là, on a quasiment neuf rôles principaux dans l’idéal. Ce n’est donc pas simple à gérer d’autant que, du fait que nous avons une thématique, il faut que les trois spectacles soient liés d’une façon ou d’une autre tout en étant quand même différents. Mais on m’a donné carte blanche avec pour objectif d’écrire la légende des Hallebardiers, une histoire qui raconte la naissance de L’Estival. C’était un beau défi dans lequel je me suis totalement investi. J’ai lu à peu près tout ce qui existe sur ces contes et légendes locales, dont tous les livres d’Yvon Lallemand, pour me plonger dans cet univers et aller vraiment creuser dans ces histoires souvent issues de la tradition orale qui sont arrivées jusqu’à nous grâce au travail des auteurs qui les ont retranscrites.
jhm quotidien : Quels sont les contes et/ou légendes qui vous ont inspiré ?
I. G. : « J’en ai retenu une douzaine mais je dois dire que cela n’a pas été simple car, bien souvent, ce sont des contes noirs avec des fins assez tragiques, voire violentes : il y a des pendaisons, des crémations et même un cas de cannibalisme qui s’est passé à Langres au XVIIe, ce qui n’est pas ce que l’on recherche aux Hallebardiers. Il m’a donc fallu tout adapter, tout en conservant l’esprit de ces contes et de ces légendes. Je peux citer, par exemple, la légende du Sauvau, qui est un animal fantastique qui change d’apparence à volonté pour entraîner des gens et les dévorer. Alors évidemment, personne ne se fera dévorer dans ces spectacles ! J’ai aussi retenu Les Diableries de Chaumont, vraie fête médiévale qui se déroulait au XVIe et XVIIe siècles et qui a totalement disparu, que j’ai retransposée à Langres. Il y a aussi la légende de la pierre tournante, que l’on retrouve dans un ou deux villages aux environs de Langres. Selon cette légende, tous les siècles, le dolmen se soulève et on y trouve, caché en dessous, un trésor. Au final, les trois groupes forment une seule et même histoire que j’ai créée : la légende des Hallebardiers.
Propos recueillis par Patricia Charmelot
p.charmelot@jhm-fr
L’Estival des Hallebardiers, chaque jeudi, vendredi et samedi, du 28 juillet au 20 août, à 21 h, au collège Diderot. Réservations et renseignements 07.69.95.40.33 et resahallebardiers@free.fr et à la billetterie à partir de 18 h 30.
Trois groupes, trois histoires
Comme chaque année, le public retrouvera donc L’Estival avec ses trois groupes : “Battle royale”, qui met en scène un tournoi de fariboles où trois des plus célèbres poètes vont s’affronter lors de la finale ; “Ça va chauffer !” avec le grand inquisiteur n’a que peu de fans, d’autant plus en pleines Diableries ! ; et “Le Diable par la queue” où l’échevin Baudesson, premier magistrat de la ville, a créé une toute nouvelle milice pour assurer l’ordre durant les diableries de Langres. Trois groupes avec à leur tête trois comédiennes professionnelles : Morgane Huguenin, Célia Pichon et Julie Tedesco, et trois parcours différents. « En 36 ans, il est difficile de trouver de nouveaux lieux, mais nous en aurons tout de même deux : la rue du Four-du-Chapitre et la cour de la boulangerie Theuillon », explique Pascal Pichon, président des Hallebardiers. De plus, cette année, les restrictions Covid ayant été suspendues, le public retrouvera les capes qui définissent les groupes. « Cela fait partie de nos traditions et nous sommes heureux de les retrouver. Mais si le virus vient à faire une nouvelle poussée, nous reviendrons aux brassards », précise le président. Pour le reste rien ne change : le rendez-vous est toujours au collège Diderot les jeudis, vendredis et samedis à 21 h. « Nous avons une jauge de 150-160 personnes par groupe et il y a toujours le système de réservations en ligne ou par téléphone, qui s’ouvrent dès dimanche 24 juillet, et bien sûr quelques places resteront disponibles à la billetterie, qui sera ouverte dès 18 h 30 les jours de représentation. »
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