Les volleyeurs de Chaumont restent en haut du classement
Sans briller de mille feux, le Chaumont VB 52 Haute-Marne s’est contenté de faire le métier, vendredi 9 décembre, face à Montpellier à Palestra. En éteignant rapidement la seule véritable mèche allumée par les Héraultais dans la deuxième manche, les Cévébistes ont remporté une victoire importante pour la suite de l’aventure.
Le Chaumont VB 52 Haute-Marne n’a que faire des problèmes d’effectif adverses. Les années passées, les Cévébistes ont également dû évoluer en tenant compte d’absences de courte ou longue durée de certains de ses joueurs : le lot de tout saison sportive. Vendredi 9 décembre, c’était pourtant au tour de Montpellier d’arriver en Haute-Marne sans son capitaine et joueur majeur, l’Argentin Ezequiel Palacios, ainsi que de son central brésilien, Renan Michelucci. Comble de malheur pour les Héraultais, ils devaient également se passer, en dernière minute, des services de leur libéro (et ex-Chaumontais), Sebastian Closter, cloué au lit à l’hôtel avec plus de 38 °C de fièvre.
Une situation devenue étrangement récurrente pour les adversaires des Haut-Marnais en visite à Palestra, puisque sur les trois derniers matches à domicile, le CVB 52 a toujours affronté des formations diminuées : Poitiers sans Conception et Manavinezhad, Sète sans Russell, et donc Montpellier ce week-end. Mais la force des grandes équipes se mesure aussi à sa capacité à rester “focus” face à des opposants en difficulté. Après les trois points pris face aux Poitevins et au Sétois, les hommes de Silvano Prandi ont également su écourter les débats samedi, en trois sets qui plus est : la bonne nouvelle du soir.
Pour autant, les Chaumontais n’ont pas eu la vie facile devant des Héraultais, certes numériquement très “courts”, mais conservant une charpente intéressante dans son “sept” de départ. Seul problème, mais qui allait s’avérer finalement insoluble pour les visiteurs : une qualité de réception bien moindre qu’habituellement, sans vouloir jeter la pierre au trio “Vol, Leonardo et Dukic”. Face à une équipe chaumontaise dont la qualité de service peut être une arme redoutable, les Montpelliérains ont forcément plié, voire rompu parfois sur leur base arrière, minimisant les solutions pour développer leur jeu de façon efficace.
La règle de trois
Seule échappatoire possible pour les visiteurs : trouver du répondant au service pour, à leur tour, mettre en danger un CVB 52, lui aussi possiblement friable en réception. Le Brésilien Leonardo notamment a régulièrement montré la voie, allant jusqu’à pousser ses hôtes du soir dans leurs derniers retranchements dans le deuxième set, annihilant les trois points d’avance des locaux (20-17) à une balle de set en faveur des Héraultais (25-26).
Mais comme un symbole, ce véritable seul moment de frayeur de la soirée pour les Cévébistes s’est résolu par une réponse du “tac au tac” de Raphaël Corre, et deux “aces” distillés consécutivement pour boucler l’affaire (26-28). Sans réaliser une grande prestation, les Chaumontais ont donc mis à mal le champion de France en titre, et surtout relèguent ce rival à dix longueurs au classement : une situation non négligeable à une journée de la fin de la phase aller.
Une opération comptablement réussie, mais qui n’a pas non plus laissé entrevoir une formation cévébiste pleinement rassurante. Parfois défaillante en réception, le CVB 52 n’a pas non plus été des plus fringants en attaque. Même le relationnel préférentiel entre le passeur et ses centraux n’a pas joui de la même efficacité qu’à l’habitude. Mais la conclusion, elle, reste convaincante. Trois sets disputés, trois sets gagnés et trois points glanés : une “règle de trois” qui, quoi qu’il en soit, convient parfaitement aux Cévébistes.
Laurent Génin
Adrian Aciobanitei tient les rênes
Jan Galabov (3 att. sur 13, 1 cont., 2 ser., 3 fautes dir.) : Peu efficace à l’attaque, le Tchèque a également connu quelques difficultés en réception, même si sa qualité de service fut parfois prépondérante.
Raphaël Corre (2 att. sur 3, 1 cont., 2 ser., 2 fautes dir.) : Les deux “aces” du capitaine chaumontais en fin de deuxième set ont été salvateurs, au cours d’une prestation qui, globalement, fut correcte pour le passeur qui, comme son homologue, a beaucoup couru après des ballons pas toujours bien domptés en réception.
Fabian Plak (3 att. sur 6, 1 cont., 0 ser., 3 fautes dir.) : Le Néerlandais a subi ce duel : peu servi à l’attaque, il aurait pu tenter de se mêler à la bataille de serveurs qui a duré tout au long de la rencontre, mais le geste n’a pas toujours été très précis.
HOMME DU MATCH : Adrian Aciobanitei (11 att. sur 21, 3 cont., 1 ser., 2 fautes dir.) : A n’en pas douter, le Roumain fut le joueur le plus précieux côté cévébiste. Plutôt malin et efficace offensivement, il a également permis à son équipe de retrouver par moments une certaine assise défensive. Il y a ajouté une belle lecture du jeu adverse et un service puissant et régulier.
Patrik Indra (11 att. sur 23, 3 cont., 3 ser., 6 fautes dir.) : Si le Tchèque n’a pas toujours été d’une totale régularité à l’attaque, il a beaucoup pesé néanmoins au block et au service, commettant peu de fautes directes pour son nombre de ballons négociés.
Patrick Gasman (5 att. sur 11, 4 cont., 0 ser., 6 fautes dir.) : L’Américain n’a pas connu la même réussite qu’à l’habitude. Pas toujours en phase avec son passeur, il a mal négocié ou perdu quelques duels offensifs. En revanche, son gabarit au block reste un atout de taille pour le CVB 52
Thales Hoss (libéro) : Le Brésilien n’a pas toujours affiché une totale sérénité en réception, dans un geste qui a pourtant fait sa réputation. Il a cependant gardé toute sa lucidité dans les moments
difficiles, grâce à son expérience.
Nathan Wounembaina (0 att. sur 2) : Entré en fin de deuxième set, il a eu le mérite, sans faire de prouesses, de tenir la base arrière pour pouvoir jouer des ballons qui “tombaient comme à Gravelotte” sur les services adverses, pour faire rejouer son équipe et stopper l’hémorragie au bon moment.
L’adversaire
Mathieu Vol (libéro de Montpellier) : « On se doutait bien qu’avec trois joueurs majeurs en moins, ça allait devenir compliqué pour nous. Surtout face à une équipe du calibre de Chaumont et sa qualité de service. On a tenté de résister, mais leur efficacité sur ce geste ne s’est jamais démentie au fil des trois sets. On arrive à la fin de la phase aller et c’est vrai que l’on est un peu en-deçà des objectifs que l’on s’était fixés en début de saison. Mais on veut lutter pour conserver notre titre et obtenir une place en coupe d’Europe l’an prochain. La période actuelle est délicate, avec en plus, beaucoup de déplacements en championnat comme en Ligue des champions. On va s’accrocher ! Pour ma part, c’était ma première titularisation cette saison, en plus à Chaumont où a évolué mon père : c’est un clin d’oeil amusant. Je continue à travailler et à progresser dans ce groupe très expérimenté. »