Les volleyeurs de Chaumont peinent à la conclusion en Supercoupe

Samedi 24 septembre, le Chaumont VB 52 Haute-Marne a donc dû céder la Supercoupe, dont il était le double tenant du titre, à des Montpelliérains notamment beaucoup plus inspirés dans les fins de set (1-3). Les Cévébistes ne démarrent pas la saison de la meilleure des manières.

Le Chaumont VB 52 Haute-Marne a donc raté son premier rendez-vous de la saison, samedi 24 septembre, lors de la Supercoupe. Pourtant disputée dans son antre de Palestra, la rencontre traditionnelle qui oppose, en ouverture d’exercice, le vainqueur de la coupe nationale, le CVB 52, au champion de France en titre, Montpellier, a donc finalement tourné en faveur des Héraultais. Une victoire plutôt logique au regard du duel proposé entre les deux formations, même si les Cévébistes nourriront quelques regrets.

Ils ne seront certainement pas nés d’un premier set où la domination visiteuse fut, sans contestation possible, logique- ment récompensée d’un avantage large et mérité (25-19). Les nombreux spectateurs haut-marnais avaient même du mal à comprendre le peu de réaction de ses favoris face à des champions de France, eux, parfaitement entrés dans le vif du sujet. Pression entourant l’événement, retours dans l’effectif de quelques joueurs malades en fin de semaine (Raphaël Corre) ou touché physiquement (Nathan Wounembaina).

Toujours est-il qu’à l’image d’un Pierre Tolédo, bien loin du joueur libéré et efficace de la semaine précédente lors du Trophée international, les Cévébistes manquaient d’un peu de tout et dans tous les secteurs du jeu. Il fallait patienter jusqu’à la fin de la première manche pour retrouver un peu de solidité défensive, base d’un jeu enfin plus fluide. Symbole également de la période d’adaptation du nouveau libéro brésilien Hoss Thales, qui découvrait à peine la compagnie de ses nouveaux coéquipiers.

Peu concluant

La suite fut beaucoup plus encourageante. Tout du moins, elle s’avéra au moins aussi convaincante que ce que pouvaient proposer les Montpelliérains de l’autre côté du filet, la seule véritable référence finalement de ce début de saison. Car de fait, le spectacle entre ces deux formations en rodage, n’était pas d’une grande qualité. Avec Patrik Indra repositionné en “pointe” et surtout une assise retrouvée en deuxième ligne, le CVB 52 se montrait pourtant beaucoup plus à son aise sur toute la largeur du filet, menant constamment au tableau d’affichage avec un minimum de trois points d’avance une bonne partie des sets. Les Chaumontais auraient sans doute dû se méfier un peu plus des avertissements héraultais dès la fin du deuxième acte. Si Raphaël Corre et ses coéquipiers s’en sortaient seulement avec quelques frayeurs dans ce round-là (24-20, puis 25-23), la suite allait être plus difficile à encaisser. Car finalement, le scénario allait se répéter inlassablement au cours des deux sets suivants : des Haut-Marnais dominateurs au score, qui ne parvenaient pas à conclure.

D’abord victimes d’une série de services du passeur brésilien Thiago Veloso (19-16, puis 20-23, et 21-25 au final), les Chaumontais connaissaient de nouveau la même mésaventure, 34 minutes plus tard, malgré une résistance un peu plus consistante, mais toujours aussi vaine (28-30).

Une incapacité à empêcher le retour adverse qu’il faudra évidemment résoudre rapidement lors des prochains rendez-vous en championnat désormais. Le premier aura lieu dès samedi 1^er octobre, toujours à Palestra, face au Plessis-Robinson.

Laurent Génin

Le résultat

Montpellier bat Chaumont 3 sets à 1 (25-19, 25-23, 25-21, 28-26)

Le jeu et les joueurs du CVB 52

Jan Galabov (7 att. sur 16, 2 cont., 0 ser., 3 fautes dir.) : Si le Tchèque, globalement, a manqué de constance dans tous les domaines du jeu, il a cependant démontré qu’il pouvait vraiment devenir une solution très crédible, notamment au filet, sur certains ballons délicats, et au block. Il doit juste se montrer plus régulier, comme il a pu l’être sur certains matches de préparation.
Raphaël Corre (0 att., 0 cont., 2 ser., 5 fautes dir.) : Malade en fin de semaine, le capitaine chaumontais a mis du temps à entrer complètement dans sa rencontre. Après le premier set, la suite fut nettement plus convaincante avec toujours beaucoup de variété dans le jeu, même si sa qualité de service a fait défaut, exceptée sur un passage dans le quatrième set.
Fabian Plak (10 att. sur 16, 0 cont., 2 ser., 5 fautes dir.) : Arrivé mercredi dernier en Haute-Marne, le Néerlandais a déjà retrouvé certains automatismes avec son passeur au sein de ce nouveau groupe. Comme nombre d’internationaux après un été chargé, il a certainement besoin d’une petite période de remise en condition pour monter encore en puissance.
Pierre Tolédo (2 att. sur 5, 0 cont., 0 ser., 2 fautes dir.) : Brillant lors du Trophée international une semaine plus tôt, le “pointu” du CVB 52 a connu un début de match difficile, peut-être rattrapé par la pression qui entourait l’événement. « Pas facile de passer troisième attaquant à Tours à titulaire sur une Supercoupe », l’excusait son président Bruno Soirfeck.
Adrian Aciobanitei (6 att. sur 19, 0 cont., 1 ser., 5 fautes dir.) : Comme ses coéquipiers, le Roumain a alterné des périodes vraiment  intéressantes et d’autres beaucoup moins efficaces. A l’image de la dernière action du match et cette mésentente avec Raphaël Corre sur une “pipe” aux trois mètres, où il remet le ballon dans le camp adverse, mettant un terme au duel.
HOMME DU MATCH : Patrick Gasman (11 att. sur 14, 2 cont., 0 ser., 4 fautes dir.) : Le central américain a certainement été le joueur le plus régulier sur le plan de la performance tout au long du match. Très efficace à l’attaque, intéressant au block, il possède également des qualités au service qui mériteraient plus de constance.
Thales Hoss (libéro) : Pour sa toute première apparition sous ses nouvelles couleurs, le Brésilien était servi au niveau de l’enjeu et de l’opposition. Après un premier set où l’arrière-garde du CVB 52 manquait visiblement d’automatismes, la suite de son match a laissé entrevoir sa solidité et son sens du placement.
Patrik Indra (12 att. sur 19, 0 cont., 1 ser., 4 fautes dir.) : Très rapidement entré en jeu, le Tchèque a vite rassuré ses coéquipiers sur son degré d’efficacité avec beaucoup de malice et d’expérience. Il a également défendu quelques ballons. Il lui reste à se montrer encore plus incisif dans les moments-clés.
Nathan Wounembaina (2 att. sur 7, 0 cont., 0 ser., 3 fautes dir.) : Le Camerounais, qui n’avait plus joué depuis le premier match du Trophée international victime d’une contracture à la cuisse, est venu prêter main forte à ses coéquipiers sur le dernier set, mais n’a pas réussi à réellement peser sur le match.
Cédric Da Silva : Le deuxième passeur cévébiste a terminé le premier set “à la mène”, alors que les Montpelliérains avaient déjà bien creusé l’écart.

Le fait du match : La tête bien faite de Michelucci

Il est des détails qui peuvent décider de l’issue d’un match, sur une action particulière. Le Chaumont VB 52 Haute-Marne l’avait déjà constaté, le 25 avril 2021 à Cannes, lors du match d’appui de la finale du championnat de France. Lorsque l’Italien “Pipo” Lanza s’élance aux trois mètres, bien démarqué par son passeur, sur une balle de sacre pour les Haut-Marnais : le titre est quasiment acquis… sauf que la défense azuréenne en avait décidé autrement, avant que l’histoire ne prenne une autre tournure.
Samedi 24 septembre, lors de la finale de la Supercoupe, ce sont cette fois les Montpelliérains qui, avec un maximum de réussite, ont fait définitivement tourner le match en leur faveur. Alors que les Chaumontais ont déjà effacé trois balles de match adverses, ils obtiennent enfin l’opportunité de pousser la rencontre jusqu’au “tie-break” à “27-26”. Après le service de Patrick Indra, sur la réception visiteuse, l’Héraultais Théo Faure se fait contrer par Patrick Glasman, mais le ballon retombe sur… la tête du Brésilien Renan Michelucci qui permet aux siens, de manière plus qu’heureuse, de prolonger et de remporter finalement l’échanges (27-27). La chance des Cévébistes sur cette rencontre vient, une nouvelle fois, de passer…