Les volleyeurs de Chaumont doivent préparer leur retour en championnat

La défaite du Chaumont VB 52 Haute-Marne, samedi 17 décembre, à Nice (3-1), fait forcément place à quelques interrogations, alors qu’une mini-trêve de quinze jours s’annonce. Le retour des Cévébistes à la compétition, dès le 30 décembre, sera assurément scruté.

Les faits sont là ! Le Chaumont VB 52 Haute-Marne a terminé sa phase aller beaucoup moins bien qu’il ne l’avait commencée. Avec une quatrième défaite à la clé, samedi 17 décembre, du côté de Nice (3-1), les Cévébistes surfent sur un rythme beaucoup moins intense depuis quelques semaines en championnat. Si le CVB 52 avait flanché face à des rivaux directs du haut de tableau, comme à Nantes le 2 décembre dernier (3-0), cette baisse de régime aurait pu s’expliquer par le niveau de l’opposition de l’autre côté du filet. Mais ce n’est pas vraiment le cas.

Raphaël Corre et ses coéquipiers ont baissé pavillon du côté de Toulouse et donc de Nice ces dernières semaines. Des adversaires a priori moins bien armés qu’eux pour jouer les premiers rôles dans cette Ligue A. Surtout, les Chaumontais ont laissé entrevoir une diminution de la qualité de son jeu, alliée à un manque de solutions issues du banc. Ce qui faisait la force du CVB 52 en début de compétition semble avoir pris un peu de plomb dans l’aile.

A Nice, les raisons de ces défaillances peuvent s’expliquer par l’état général du groupe cévébiste. Sans Jan Galabov, malade, d’autres joueurs ont également montré quelques symptômes grippaux au cours du déplacement, comme Gilles Lomba, voire Thales Hoss qui, lui, a carrément abandonné ses partenaires en cours de match pour une vue brouillée et des maux de tête. Mais cela suffit-il à expliquer ce fatalisme qui a semblé envahir l’équipe dès que celle-ci s’est faite distancer au score dans la quatrième manche ?

En perte de crédiblité

Pas sûr ! D’autres paramètres entrent en jeu. Et il est évident qu’aujourd’hui, les Chaumontais ne bénéficient plus forcément de l’effet de surprise du début de saison. A l’heure où toutes les formations étudient les adversaires à la loupe, le CVB 52 est certainement victime aussi de cette “espionnite aiguë”.

La deuxième partie de saison devra également répondre à une autre interrogation : ce groupe cévébiste est-il encore capable de monter son niveau de jeu collectif ? Et peut-il compter également sur ses individualités pour, parfois, faire encore pencher le cours d’un match ? A l’heure où certaines équipes ont semblé monter en puissance au fil des mois, comme Tours ou Nantes, les Haut-Marnais ont parfois paru stagner lors de leurs dernière prestations. A un bon niveau certes, et la deuxième place au classement le prouve, mais sans ce coup d’accélérateur ou ce coup de génie qui lui auraient permis de se sortir de pièges évitables, voire attendus.

Après un premier Tour de France en treize étapes, le CVB 52 va donc très rapidement reprendre la route pour retrouver ces treize même adversaires. L’occasion évidemment de voir comment les choses ont évolué après trois mois de compétition.

Cela commencera par un grand écart et la réception de la “lanterne rouge” cambrésienne, à Palestra, le 30 décembre. Un rendez-vous que les hommes de Silvano Prandi n’ont déjà quasiment pas le droit de rater compte tenu de l’écart de points et d’ambitions au classement, avant de remettre le couvert de nouveau à domicile, le 6 janvier, mais cette fois face au leader tourangeau. Un programme alléchant pour une reprise attendue.

Laurent Génin

Le jeu et les joueurs du CVB 52 : Tous dans la même galère

Raphaël Corre (2 att . sur 5, 1 cont., 1 ser., 2 fautes dir.) : Une soirée difficile pour le capitaine du CVB 52 qui a manqué d’idées dans la difficulté. Il n’a jamais réellement su ajuster le jeu de son équipe, face à des Niçois qui sont montés en puissance.
Fabian Plak (3 att. sur 4, 0 cont., 0 ser., 0 faute dir.) : Le Néerlandais a, certes, su négocier ses rares  ballons d’attaque, mais dans les autres secteurs de jeu, il n’a pas pesé sur la rencontre.
Adrian Aciobanitei (2 att. sur 15, 3 cont., 0 ser., 5 fautes dir) : Le Roumain n’a pas été performant à l’attaque. Et même s’il s’est montré plutôt agressif au block, cette détermination s’est usée au fil des sets.
Patrik Indra (15 att. sur 29, 2 cont ., 0 ser., 5 fautes dir.) : Le meilleur attaquant cévébiste de cette rencontre n’a pourtant pas été transcendant. C’est cette faculté à sortir les siens de situations délicates qui a manqué au Tchèque, pas assez décisif dans les moments importants.
Patrick Gasman (9 att. sur 17, 4 cont., 0 ser., 8 fautes dir.) : l’Américain ne peut pas passer inaperçu. A Nice, il n’a pas eu le rendement escompté sur ses gestes individuels. Surtout, il doit vraiment tenter d’épurer son jeu de trop nombreuses fautes directes.
Thales Hoss (libéro) : Le Brésilien n’était pas dans son assiette, samedi soir. Il a d’ailleurs demandé à sortir dans le troisième set quand sa vue s’est brouillée soudainement.
Nathan Wounembaina (9 att. sur 20, 0 cont., 2 ser., 6 fautes dir.) : Le Camerounais a longtemps tenté de masquer les errements de son équipe, grâce à ses services, son expérience au filet et une réception solide. Il n’a pu cependant tenir ce rôle sur toute la durée du match, baissant nettement de rythme dans le dernier set et semblant, lui aussi, céder au fatalisme ambiant au sein de son équipe.
Pierre Tolédo (3 att. sur 7, 1 faute dir.) : Le jeune “pointu” n’a pas offert la solution escomptée lors de ses entrées en jeu, malgré une  bonne volonté évidente mais pas suffisante.
Cédric Da Silva (1 faute dir.) : Le passeur cévébiste a tenté de changer le jeu, le rythme et le volume, mais sans résultats réellement positifs. Comme son compère de la distribution, il a semblé à court de
solutions après quelques temps sur le terrain.
Gilles Lomba (0 att. sur 3, 1 faute dir.) : Malade, le Chaumontais est tout de même entré en jeu pour tenter de solidifier la réception et offrir d’autres solutions en bout de filet, mais sans réellement la réussite espérée. 
Michael Marshman (2 att . Sur 4) : La bonne volonté de l’Américain n’a pas forcément été contagieuse au sein du groupe, malgré de la détermination en attaque et au service.
Pierre Bouleau (libéro) : Pour sa première entrée en jeu cette saison, le jeune libéro du CVB 52 n’a pas été gâté. Son manque de rythme en compétition s’est senti sur la durée.

*Pas d’homme du match sur cette rencontre.

Le fait du match : une punition en guise de quatrième set

C’est la première fois de la saison que le Chaumont VB 52 Haute-Marne prend pareille “claque” dans un set. Le “25-14” infligé par les Niçois en fin de match symbolise parfaitement l’état d’esprit qui animait alors les joueurs chaumontais dans leur moitié de terrain. Plus que de l’impuissance, c’est surtout de l’apathie qui semblait avoir envahi les corps visiteurs : une sorte de fatalisme encore jamais vue cette saison, au sein d’un collectif sans réaction. Etonnant pour une équipe qui s’est pourtant déjà relevée de plusieurs situations difficiles depuis l’entame du championnat.

L’adversaire

Rafael Redwitz (entraîneur de Nice) : « C’est une belle victoire, même si je sais qu’elle s’est produite entre deux équipes diminuées. Les derniers matches avant les vacances sont toujours un peu particuliers, mais nous l’avons abordé par le bon bout. On leur a mis beaucoup de pression au service, on les a empêchés de développer leur jeu. Nous n’avions pas encore battu de formations du “Top 8” : c’est fait ! Cela va nous permettre de prendre conscience qu’on est capable de réaliser ce genre de performances. Profitons maintenant des fêtes de Noël, et on va revenir un peu plus confiants peut-être en nos qualités et nos capacités. »