Les voiturettes, une tendance portée par les jeunes à Chaumont
Consommation. Le marché des voitures sans permis appelées aussi voiturettes est en pleine expansion à Chaumont comme ailleurs. Autrefois considérées comme des « voitures de vieux », elles séduisent de plus en plus les jeunes et surtout les parents des ados. Explications.
Devant les lycées ou autour des lieux fréquentés par les jeunes, il n’est pas rare de voir des voitures sans permis ; celles qui étaient parfois appelées, avec un sourire en coin, voiturette, pot de yaourt ou cacahuète. Or, elles sont désormais à la mode avec une hausse des ventes, à Chaumont et ailleurs, de 17 % chaque année. D’autres biens de consommations en rêveraient…
Orlando Fernandes, agent Aixam à Chaumont pour BD Auto Vesoul, se souvient du peu d’engouement pour ces voitures au début de son activité, en 1988. Or, il le dit, « depuis trois ans, leur image a changé » et cette tendance est principalement portée par les jeunes.
« Depuis trois ans, l’image des voitures sans permis a changé ».
En 2019, le permis AM a été modifié pour la troisième fois. Il est accessible à partir 14 ans, et permet à toutes personnes nées après le 1er janvier 1998, en l’échange d’une formation de huit heures, de pouvoir accéder à la mobilité individuelle motorisée de base. A savoir aux scooters de moins de 50 cm3 de cylindrée et donc aux voitures sans permis. Le tout est limité à 45 km/h.
Didier Boisson, le directeur de BD Auto Franche Comté et Haute-Marne, explique que cette réglementation avec formation gratuite a changé l’état d’esprit des familles. Il évoque un critère essentiel : la sécurité des personnes en termes de visibilité, de puissance et de confort.
La sécurité avant tout
Selon Orlando Fernandes, cette sécurité apportée aux conducteurs pousse les parents d’adolescents à se tourner vers ce genre de véhicule plutôt que vers une mobylette, un scooter ou une moto. La dangerosité de ces outils à deux roues ne fait plus le poids contre une voiturette qui possède « un abri, du chauffage et un habitacle sécurisé ».
En plus, ces petits véhicules présentent l’immense avantage de pouvoir se garer partout et facilement. Cet argument est encore plus puissant dans les grandes villes où la circulation et le stationnement sont compliqués.
Avec des prix allant de 9 000 à 16 000 €, l’investissement n’est, malgré tout, pas le même que celui des deux-roues. Néanmoins, la sécurité n’a pas de prix. Cadres, classe moyenne, Monsieur tout le Monde succombent à cette tendance d’après Orlando Fernandes. Il raconte : « Lorsqu’un jeune vient avec ses parents, au début, il est réticent. Ensuite, il l’essaie et ils repartent tous convaincus » sachant, en plus, que, comme le dit Didier Boisson, le passage du permis B, à 18 ans, ne sera plus qu’une formalité après quatre ans de conduite.
Frédéric Thévenin
Pour garder l’autonomie des personnes âgées
Les autres parts de marché en voitures sans permis sont prises par les personnes âgées qui souhaitent garder leur autonomie. Pour Orlando Fernandes, elles sont plus faciles à conduire avec, comme les voitures à boîte automatique, deux pédales ; l’une pour freiner, l’autre pour accélérer. Il insiste : « Pour circuler en ville et des petits parcours, ces modèles sont parfaits ».
Didier Boisson cite deux profils intéressés par cet outil : la femme qui devient veuve et qui n’avait jamais passé le permis ou l’homme à qui il a été décelé, à la suite d’une visite médicale, une faiblesse cardiaque. Ce dernier peut se voir retirer le permis B mais il peut, le cas échéant, se rabattre sur le permis AM d’autant plus que « les voiturettes sont équipées d’ABS et sont motorisées à 45 km/h. Le produit, la vitesse, le poids permettent d’enlever le danger tout en préservant une mobilité aux personnes qui n’en ont plus ».