Les vieux pots… – L’édito de Christophe Bonnefoy
C’est un peu comme si on essayait de réinventer la roue. Ou même que, l’air de rien, revenait à notre mémoire cette fameuse soupe qui ne peut être meilleure que préparée dans un vieux pot.
L’Ecole est sous pression. Et pas qu’en ce qui concerne la transmission des savoirs. Aussi, parce qu’elle est aujourd’hui le lieu qui reflète les maux de la société. Un monde malade, c’est aussi l’Ecole qui le devient.
Face à la violence des jeunes, voilà de retour, même sans le dire vraiment, ces recettes d’antan, dont on se dit que, peut-être, elles n’étaient pas si mauvaises.
Le gouvernement réfléchit à la mise en place de « conseils disciplinaires » dès l’école primaire. Soit dit en passant, seraient-ils destinés aux parents ou aux bambins ? On peut s’interroger. Reste que, mine de rien, cette idée, si elle se traduisait concrètement, serait une petite révolution. Que n’a-t-on entendu lorsque le petit coup de règle sur les doigts, entre autres, venait punir l’enfant insolent ? Ne parlons même pas du bonnet d’âne ou des quelques minutes “au coin” qui braquaient les regards sur celui qui s’était permis le mot de trop… On a, peut-être, peu à peu, cherché à ne jamais froisser personne. On a, sûrement, au fil des années, tenté de ne pas donner l’impression à un élève qu’il valait moins que les autres.
La question se pose pourtant, de l’aveu même du Premier ministre, Gabriel Attal, de ce qui aurait pu être inconcevable il y a peu encore. Comme si, timidement, on en revenait à ce qui en d’autres temps apparaissait logique, normal, évident et, peu à peu, serait devenu scandaleux. Une certaine forme d’urgence impose, en tout cas, que la réflexion soit lancée.