Les usagers du train snobés par les élus et la SNCF depuis 6 mois ?
TRANSPORT. Silence radio. Très écouté lors de sa création, le collectif d’usagers du train Clients TER Bragards n’a aujourd’hui plus aucune réponse des élus locaux et assez peu de la SNCF. Pourtant, les griefs sont nombreux et les travaux de la gare n’arrangent rien.
« Tout est en stand-by. On n’existerait pas, ce serait pareil… » Perrine Girardin se sent aujourd’hui quelque peu désabusée. Il y a quelques mois, lorsqu’elle a lancé le collectif Clients TER Bragards, elle a immédiatement trouvé l’oreille attentive des élus aux problèmes qu’elle et les clients de la SNCF rencontrent quotidiennement : trains en retard ou annulés à la dernière minute, manque de personnel en gare, manque de desserte de certaines villes voisines, pour n’évoquer que les plus récurrents. Mais depuis…
« On m’a dit clairement que c’était un rêve d’ajouter des trains à Saint-Dizier. Aujourd’hui, la SNCF nous conseille le covoiturage. C’est ça l’avenir de Saint-Dizier pour se désenclaver ? »
Depuis, plus rien. Plus aucune nouvelle. Silence radio. « J’ai contacté plusieurs fois le cabinet du maire par mail sans réponse. Il y a cinquante et quelques points qui ne vont pas, et on n’a pas de réponse. Pendant ce temps-là, nous, on subit. Je n’ai plus de nouvelle depuis mars, le jour où le directeur de cabinet m’a dit que Quentin Brière était content de son dialogue avec la SNCF… S’il est confiant pour l’avenir, moi, je ne suis pas convaincue du tout. » Même silence de la part de Marie-Gabrielle Chevillon, conseillère régionale bragarde, également rencontrée il y a quelques mois.
Et les échanges que Perrine Girardin a eu avec la SNCF n’ont pu que confirmer son pessimisme. « Je suis subjuguée des réponses qu’on me donne. Un train qui part en avance ? C’est à cause des travaux à Epernay… sauf que le train n’y passe pas. Aller à Nancy ? Il faut prendre un bus pour Bar-le-Duc… qui arrive après le départ du train pour Nancy. Il n’y a plus de contrôleurs, plus de chef de gare, plus personne sur les quais, plus personne aux guichets. On est seuls au monde. »
Des promesses, toujours des promesses…
Pourtant, la SNCF avait fait quelques annonces. Mais c’est bien connu, les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent. « On nous avait annoncé des bus de substitution pour les trains annulés vers Paris. On n’a rien vu venir. On nous avait dit que les guichets ouvriraient plus tôt, ça n’a pas été fait. On doit se tourner vers les machines, qui ne proposent même pas toutes les offres… »
Pas plus de trains pour Saint-Dizier
Et lorsque la fondatrice du collectif a interrogé la SNCF sur la possibilité d’accroître le nombre de trains au départ de Saint-Dizier, la réponse n’a pas tardé : « On m’a dit clairement que c’était un rêve d’ajouter des trains à Saint-Dizier, que le plan de circulation était à son maximum. Sous-entendu : s’ils pouvaient en supprimer, ils le feraient ! Aujourd’hui, la SNCF nous conseille le covoiturage. C’est ça l’avenir de Saint-Dizier pour se désenclaver ? »
Les travaux de la gare n’arrangent rien
Sans parler des travaux du parvis de la gare, en vue de la création du pôle d’échange multimodal. « On commence les travaux partout en même temps. C’est pratique ! A Châlons, ils ont fait la même chose, il y a un an et demi. Mais ils ont phasé les travaux et surtout, ils ont informé les usagers ! Ici, rien. Pas un panneau. Sur le parking provisoire, on est nombreux à s’être fait verbaliser. Le jour où le parking a été supprimé, je me suis garée et en revenant le soir, un panneau “réservé aux bus” avait été mis et j’avais un PV de 37 euros. On n’est pas informés, mais on est verbalisés. C’est un peu rude ! », ajoute Perrine Girardin.
Aujourd’hui, Perrine Girardin continue de transmettre le peu d’informations dont elle dispose aux autres usagers bragards de la SNCF, via le groupe Facebook du collectif. Et espère bien que les élus vont redonner signe de vie. « La Région a acheté des trains d’occasion pour les grandes lignes. Ils doivent les remettre en état, donc on attend de voir ce que ça va donner… », conclut Perrine Girardin. Un bien maigre espoir…
P.-J. P.