Les transports : un rôle capital durant la Grande guerre
A Moeslains, l’historien Philippe Delorme a donné une conférence sur le thème “Comment transporter et ravitailler des millions d’hommes ?” pendant la guerre 1914-1918. Une causerie riche d’enseignements sur la logistique militaire en Haute-Marne et dans le Grand Est lors qu premier confilt mondial.
Le sujet a particulièrement intéressé le public, avec des illustrations et des documents toujours très précieux. Philippe Delorme a évoqué le transport d’hommes, de matériel et de munitions.
Son exposé est parti des leçons à tirer par la France de l’échec de 1870-1871 au niveau des chemins de fer. Au niveau des dates clés, 1906 correspond à la première utilisation de camions automobiles avec des manœuvres militaires à Langres. Le rôle des convois automobiles et ferroviaires pendant la bataille de la Marne a été décrit avec notamment le rôle des fameux taxis de la Marne.
Développement de l’approvisionnement
«La voie ferrée à double voie d’Eclaron a servi lors de la victoire de la Trouée de Revigny» en septembre 1914, a entre autres précisé Philippe Delorme, abordant le sujet au niveau du territoire local. Dans les années 1915 et 1916, l’approvisionnement en armes et en nourriture s’est développé. «Le ravitaillement des troupes était l’objet d’un travail considérable», a souligné l’intervenant, mentionnant que «la livraison d’obus se faisait par chemins de fer sur un réseau en toile d’araignée de manière méthodique et scientifique». Malgré cela, «la bataille de la Somme fut un échec». S’en sont suivis des commentaires sur la Bataille de Verdun «où les convois militaires pour Verdun sont passés par Saint-Dizier en février 1916».
Les convois américains en 1917-1918 et la réserve automobile stratégique ont été évoqués avant une dernière partie sur la logistique de projection de chars d’assaut entre juillet et novembre 1918.
Philippe Delorme a enfin abordé la Voie sacrée, route stratégique historique française qui relie Bar-le-Duc à Verdun et qui fut l’artère principale de la bataille de Verdun, précisant «qu’elle a en réalité commencé à Baudonvilliers».
«Une guerre comporte trois données : l’avant, l’arrière et entre les deux la logistique, et je rajouterai en plus le moral», a conclu l’historien.
De notre correspondant Adrien Jeanson