Les traiteurs de Chaumont prennent de pleine face la cinquième vague
En quelques jours, du fait de la cinquième vague de la Covid-19, les traiteurs sont passés de belles perspectives commerciales pour cette fin d’année à un fort reflux et des annulations qui s’enchaînent. Les entreprises et les particuliers se rétractent pour limiter les interactions sociales.
Ce 6 novembre, lors de sa conférence de presse, Jean Castex, le Premier ministre, a appelé à « lever le pied » sur les interactions sociales « jusqu’aux fêtes de fin d’année ». Il souhaite ainsi limiter l’ampleur de la cinquième vague liée à la Covid-19.
En fait, les traiteurs n’ont pas entendu ce discours pour ressentir l’impact de la crise sanitaire sur leur activité. Dès les dernières semaines de novembre, tout s’est écroulé avec annulation sur annulation des cérémonies de fin d’années, des cocktails et des réceptions.
Nicolas Thévenin, l’un des traiteurs de Chaumont, précise que ces annulations en cascade concernent aussi bien les entreprises que les particuliers. Il a ainsi perdu plus de la moitié de ses commandes en quelques jours alors qu’il était revenu, en termes d’activités, au niveau d’avant Covid.
Le pire est à craindre
Nicolas Thévenin « s’attend encore à pire ». Il parle d’une douche écossaise continuelle depuis deux ans alors que l’activité avait repris avec l’été et malgré les problèmes d’approvisionnements en matières premières comme les volailles et les cartons.
Maintenant, pour lui et ses confrères, la question est de savoir quoi faire pour la suite : « nous tendons le dos. Nous cherchons des plans B mais nous avons des salaires à tenir ». Ils s’appuieront sur les aides très ciblées du Gouvernement mais Nicolas Thévenin avoue aussi compter « sur le sérieux des gens pour arrêter au plus vite la propagation du virus ». Mais, il le répète : « dans un tel contexte, il faut être féru, bien installé et avoir une gestion saine, une bonne réputation et une fidèle clientèle pour tenir le coup ».
François Jehlé, pour le Terminus, mise également beaucoup sur la fidélité de ses clients. Il s’appuie ainsi sur une bonne base. Il constate aussi « un fort reflux » des commandes à l’occasion des Fêtes de Noël et du Nouvel An. Les deux événements sont touchés de la même manière même s’ils ne concernent pas le même public. L’un se déroule dans un cadre familial. L’autre dans un cadre amical et, pour lui, « tout le monde se retient ».
Faut-il ouvrir ?
Selon François Jehlé, cette réticence dure depuis une quinzaine de jours avec la peur de propager le virus aux proches. « Elle est amplifiée par les messages gouvernementaux ». Mais, en filigrane, l’homme s’interroge sur la conduite de son entreprise : « les recettes ne sont pas suffisantes pour couvrir les frais d’ouvertures ». Il s’interroge : « est-ce que cela vaut le coup d’ouvrir et surtout à demi jauge alors que les frais de fonctionnement restent les mêmes ? »
Pour cette fin d’année, il va maintenir l’aspect traiteur en signe de reconnaissance pour ses clients. Pour le restaurant, il « attend de voir » en avouant sa tristesse pour ses équipes qui vivent un contexte loin de l’apaisement. Il termine en confiant qu’il n’est « malheureusement » pas très optimiste pour la suite et qu’il aimerait tant croire à une réelle reprise.
Frédéric Thévenin –f.thevenin@jhm.fr
Fondu de chocolat
Nicolas Thévenin est aussi chocolatier et « heureusement », cet aspect de l’entreprise fonctionne bien. Il travaille depuis 30 ans avec le même fournisseur et a pu anticiper et se couvrir en appros. Il note malgré tout l’augmentation du prix des matières premières comme le chocolat ou le beurre. Il avoue essayer de maintenir les prix mais les marges sont de plus en plus serrées.