Les tennismen français sont attachés aux Jeux
« Souvent, on est considéré comme un sport à part, élitiste, où on gagne plus d’argent qu’ailleurs. Cela nous touche beaucoup, parce qu’au départ, on a fait ce sport parce qu’on l’aimait. Et nous aussi, on joue pour les valeurs de l’olympisme».
La phrase est de Jo-Wilfried Tsonga. Mais elle aurait pu être prononcée aussi bien par Julien Benneteau, Mickaël Llodra ou Richard Gasquet. Hier, le clan tricolore a unanimement fait sa déclaration d’amour aux Jeux. Sur le terrain, il a réaffirmé son attachement à la compétition olympique, de la plus belle des manières, en allant arracher deux médailles.Ecarté des Jeux de 1924 à 1968, où il redevient sport de démonstration à Mexico, le tennis a beau être revenu dans la famille olympique depuis Séoul (1988), il peine toujours à y trouver une place à sa juste valeur.
Le revers de la médaille pour un sport devenu majoritairement professionnel et qui draine déjà les foules avec de multiples rendez-vous majeurs tout au long de l’année. Bradées par les joueurs de tennis, les épreuves ?
« Une aventure tous ensemble »
« Nous, on est fiers de jouer pour l’équipe de France olympique,assure Jo-Wilfried Tsonga. Cette médaille, c’est un des plus beaux moments de ma carrière. » « Jouer en équipe, pas seulement pour une fédération »,« partager avec les autres athlètes »,« échanger, profiter de chaque instant ». Les tennismen français n’ont que ces mots-là à la bouche. Un véritable plaidoyer.
« Toute l’année, on bosse pour notre pomme, on est tout seul, avec notre staff. Les Jeux, c’est au-des-sus de tout. Là, ça fait quinze jours qu’on vit une aventure tous ensemble, avec l’équipe de France olympique. C’est magnifique», a pour sa part considéré Julien Benneteau. Aux frissons de Tsonga au moment de grimper sur le podium, Llodra répond par sa joie d’avoir découvert le village olympique, avec tous les autres athlètes.
« Quand on y est arrivé, on a senti immédiatement l’engouement de tous les autres sportifs. On se croise, on suit les performances des uns et des autres », a-t-il fait remarquer. Dans leur chambre, les Bleus ont hurlé à l’annonce du titre olympique du relais 4 x 100 m nage libre, le week-end dernier. Devant sa télé, Jo-Wilfried Tsonga a vibré comme jamais devant le triple sacre olympique de Tony Estanguet en kayak et sa détermination, les yeux rivés sur chacune des portes. Il s’en est inspiré au moment d’aborder chacun de ses matches. Ou comment redécouvrir que l’union fait la force.
D. C.