Les tailleurs de pierre au pied des remparts
La première phase du Plan remparts est lancée. Charpentier PM installe l’échafaudage pour traiter les brèches de Sous-Murs et de son bastion. Un chantier d’un an, de près d’un million d’euros qui nécessitera quelque 50 mètres cubes de pierre de Langres.
Cette fois les tailleurs de pierre sont au pied du mur, en tout cas des remparts. La Ville attend ce moment depuis… 2018, date de la signature de la convention du Plan Remparts. Le principe signé permet à la Ville d’en finir avec les brèches sur un plan pluriannuel jusqu’en 2028 sur un montant d’environ 700 000 € par an. Le plan Remparts est abondé par l’Etat qui avait été à l’initiative ou encore le Conseil départemental, le reste à charge pour la Ville n’est que de 10 %. Une aubaine. «Sans le plan Remparts, la Ville n’était plus en capacité de refaire ses remparts», déclare Etienne Perrot, premier adjoint au maire.
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Depuis quelques jours, le plan Remparts s’est attaqué à la première tranche, et non des moindres, puisqu’il s’agit des brèches de Sous-Murs et de son bastion situé à côté du Champ des Sœurs. «Il y a eu deux années de travail en amont avant d’en arriver là», fait remarquer Benoît Collin, directeur des Services techniques.
Une quarantaine de mètres linéaires ont été répertoriés comme nécessitant d’être repris ici, soit une cinquantaine de mètres cubes de pierre de Langres et d’Etrochet (21). «Un calpinage fin sera réalisé pour avoir un volume précis de pierre. Celle-ci sera d’ailleurs fournie à l’entreprise Charpentier PM», indique Benoît Collin.
Bastion nettoyé
Ce secteur des remparts détériorés à la particularité d’être doté d’un bastion. Il était jusque-là invisible, enfoui sous la végétation. Désormais l’ouvrage de défense est visible ainsi que son état général qui est particulièrement mal-en-point. Cette première tranche va faire disparaître les brèches situées face au Champ des Sœurs du bastion. Une prochaine tranche de travaux viendra terminer le travail sur la partie située sur le secteur privé. Il est également prévu d’intervenir sur la cause des nombreux désordres sur le bastion. L’eau pluviale du quartier cathédrale se déverse dans un fossé à ciel ouvert. «Ce qui a sapé le terrain au pied du bastion qui glisse. Nous allons bétonner le fossé pour le rendre imperméable», indique Antoine Chappuys, architecte du patrimoine au cabinet Bertolussi.
L’espace du bastion, là où se trouvait les pièces d’artillerie a été désigné pour y installer l’atelier de taille de pierre. On y accède par un escalier qui se situe au pied du bâtiment de l’établissement du Sacré-Cœur, place de la Crémaillère. «On pense organiser des visites pédagogiques pour les écoles lorsque l’atelier sera en fonction», rappelle Benoît Collin.
Cette première tranche du plan Remparts est prévue sur une année. Le montant prévu est de 755 000 € HT, sans la fourniture de la pierre.
Ph. L.
L’arbre qui cache la forêt…
Vous aurez certainement remarqué que le lierre pousse bien sur les remparts. Et même trop bien. «On nous pose souvent la question pourquoi on ne fait rien pour retirer cette végétation», indique Etienne Perrot, premier adjoint au maire. Et alors pourquoi rien n’est fait ? La raison est simple, c’est le lierre qui maintient encore en état le parement des remparts. Il est d’ailleurs bien enraciné entre chaque interstice, chaque joint de maçonnerie. Le retirer ferait plus de mal que de bien. D’ailleurs lorsque l’entreprise Charpentier PM a commencé à nettoyer les brèches sur lesquelles elle doit intervenir, des pierres sont tombées avec le lierre.
La consigne est donc simple, on ne touche pas au lierre, a la végétation sur les remparts malades tans qu’une intervention n’est pas programmée. En revanche, certains endroits mériteraient un petit nettoyage comme la façade de la chapelle du collège Diderot qui, cette année encore, va reverdir…