Les sapins de Noël n’ont pas dit leur dernier mot
Pour les puristes, on démonte les sapins de Noël après l’Epiphanie. Les jours des arbres sont donc comptés… Que deviennent-ils ensuite ? La rédaction a mené l’enquête.
Voilà, c’est fini pour de bon. De nombreuses collectivités ont déjà démontré les décorations de Noël. Idem chez les particuliers où la magie s’est arrêtée parfois juste avant le jour de l’An où le lendemain. Certains aiment laisser leur sapin jusqu’à l’épiphanie. Mais quoi qu’il en soit, il n’en reste plus beaucoup dans les salons ou salles à manger !
Le symbole de Noël doit désormais trouver une nouvelle vocation. Dans la plupart des cas, il connaîtra une nouvelle vie en étant transformé en compost. Parfois en paillage.
Au Syndicat départemental d’énergies et de déchets (SDED 52), aucune collecte n’est organisée à proprement parler. Les sapins de Noël déchus doivent être conduits en déchetterie, « dans les bennes de déchets verts », indique la responsable de la communication du SDED. Dans les villes, le ramassage est souvent assuré par la municipalité pour simplifier la tâche des citadins. A Chaumont, par exemple, l’un s’est tenu le 4 janvier et le deuxième est programmé ce 8 janvier. Pour d’autres, le rendez-vous est fixé dans des points de collecte, comme les cinq en place à Saint-Dizier jusqu’au 20 janvier.
Les biquettes en raffolent, mais…
Quelques sapins de Noël auront une issue plus insolite ou originale : pour nourrir les chèvres par exemple. Président de l’Agglo de Chaumont, Stéphane Martinelli a donné l’exemple à titre personnel en offrant le sien à ses biquettes juste après Noël. Elles se sont manifestement régalées d’après le cliché posté sur sa page Facebook.
Tout le monde n’a pas des chèvres ni des voisins qui en ont. Mais certains élevages sont intéressés pour récupérer les sapins qui apportent des vitamines et oligo-éléments aux animaux.
Mais attention, certains éleveurs ne peuvent offrir cette gâterie, à l’instar de Marylène Dupaquier, éleveuse de la Maison des biquettes, à Colmier-le-Haut. « Je fais du bio et la plupart des sapins sont traités, donc je ne peux pas leur en donner », regrette-t-elle.
Dans certaines villes, les sapins de Noël sont regroupés et broyés par les services techniques. Ils permettent de pailler les parterres de fleurs. C’est joli et ça sent bon !
Du compost
Les trois quarts des sapins seront transformés en compost. Chez les particuliers pour une partie et sur les plateformes de compostage pour la plupart.
Directeur-adjoint chez Biotep, plateforme de compostage située à Chaumont, Olivier Tadel explique comment sont gérées les arrivées de sapins. « En Haute-Marne, ils arrivent mélangés aux déchets verts depuis les déchetteries. Il n’y a pas de très gros volumes. Nous en avons en janvier, février et même en mars. » Les résineux sont mélangés au bois de taille en cette période.
« C’est typique de la saison. En automne nous avons les feuilles et au printemps les tontes de pelouses », poursuit l’interlocuteur. Comme tous les déchets verts, les sapins seront broyés et seront compostés.
Chez Nutri Plantes, une autre plateforme de compostage de Haute-Marne, le process est presque le même. Adeline Bauton le détaille. « Pour nous, c’est du déchet vert, il n’est pas dissocié du reste. C’est assez traditionnel. Nous mélangeons avec le reste pour l’arrivée du broyeur. » Ces déchets sont mélangés à des boues de station d’épuration pour devenir du compost. « Ces sapins sont une source de matière qui n’est pas inintéressante », conclut l’experte qui lance une grande question philosophique en conclusion : « On peut toujours se poser la question de savoir si ça vaut le coup d’acheter un sapin qu’on a un mois chez soi pour le transformer en compost. »
S. C. S.