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Les effets de la guerre en Ukraine sur les sangliers haut-marnais

Depuis le début de la guerre en Ukraine, les prix des céréales s’envolent. Le spectre d’une pénurie se profile et le financement des dégâts de gibier dans les cultures risque de devenir ingérable. Le JHM Quotidien a interrogé le président de la Fédération des chasseurs, Thomas Corvasce.

C’est typiquement une illustration de l’effet papillon. La guerre déclenchée par la Russie en Ukraine a des incidences sur l’inflation et la spéculation. Le coût du carburant, du gaz et du fuel domestique explose. Mais parfois, les répercussions sont moins attendues, à l’instar de celles que le conflit pourrait avoir sur le nombre de sangliers en Haute-Marne ou sur le financement des dégâts de gibier du fait de l’envolée des prix des céréales.

En Haute-Marne, la saison de la chasse au sanglier s’est achevée dimanche 14 mars, après deux semaines de prolongation. « Nous avons prélevé un peu plus de 15 000 sangliers, contre 14 500 l’an dernier. Nous sommes revenus au niveau d’il y a deux ans », résume Thomas Corvasce, président de la Fédération des chasseurs de la Haute-Marne.

sanglier
Le nombre de sangliers a diminué, mais peut-être pas suffisamment.

Un nombre relativement élevé. Cela suffira-t-il ? « En ce moment, on ne peut pas contenir les sangliers en forêt. Ils sortent un peu partout dans les semis pour se nourrir puisqu’il n’y a pas de fructification forestière. C’est compliqué. Il en reste sûrement encore trop », poursuit notre interlocuteur.

Fixer des priorités

Le cours du blé s’envole du fait de la crainte d’une pénurie de céréales. Le financement des indemnisations pour dégâts de gibier dans les cultures étant indexé sur le coût des céréales, on comprend le problème que cela pose.

« Si le blé reste perché à plus de 400 € la tonne, on court à la catastrophe. C’est peut-être encore tôt pour le dire, mais si les événements se poursuivent et que le manque de céréales se fait sentir, toute surface détruite par des sangliers est intolérable. »

Pour Thomas Corvasce, si l’on fixe un ordre des priorités, les sangliers n’arrivent pas en tête. « En quinze jours, on a redécouvert que la priorité est de se chauffer et de se nourrir », poursuit-il.

Si le scénario catastrophe se poursuit, la France pourrait en arriver à une solution radicale, « comme pour la peste porcine africaine en Belgique », avec un abattage massif des suidés sauvages.

Malgré les clôtures, les dégâts sont importants depuis plusieurs années (photo d’illustration).

Prise de conscience toute fraîche

« Si vraiment on est en situation de pénurie alimentaire, les sangliers deviendront secondaires. » Cette phrase a d’autant plus de portée lorsqu’on sait que c’est le président de la Fédération des chasseurs qui la prononce ! Il songe aussi aux loyers versés par les adjudicataires. « Il est exclu que les chasseurs payent des loyers démesurés si la situation se maintient », reprend-il.

Chez les chasseurs, « la prise de conscience est toute fraîche », conclut le président de la FDC 52 qui souhaite vivement que la situation s’améliore.

L’assemblée générale de la fédération se déroulera courant avril, de manière dématérialisée, avec un vote électronique. Des réunions en présentiel seront programmées par secteurs, pour rencontrer ceux qui le souhaitent.

Sylvie C. Staniszewski

s.chapron@jhm.fr

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