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Les rues climatisées, c’est fini, les oiseaux disent merci

ENVIRONNEMENT. Les boutiques ont anticipé le décret annoncé par la ministre de la Transition énergétique, qui impose la fermeture des portes quand le lieu est climatisé l’été et chauffé l’hiver. Désormais, c’est portes closes avec plus de confort pour les clients et les vendeuses.

Après des années passées à rafraîchir les petits oiseaux, portes grandes ouvertes et climatisation à fond, les boutiques cessent enfin leurs pratiques. Le contraste est saisissant avec la semaine dernière, quand tout était encore grand ouvert, malgré la chaleur étouffante de l’extérieur. Désormais, les portes sont closes à Saint-Dizier. Il a bien fallu s’adapter au décret annoncé par la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, qui oblige à garder les portes fermées des commerces climatisés l’été et chauffés l’hiver. Si ce dernier devrait être publié « dans les prochaines semaines » au Journal officiel, les enseignes ont anticipé et donné les directives à leurs collaborateurs.

A la boutique Grain de malice, une affiche a été posée sur la vitre coulissante, expliquant aux clients que non, elle n’est pas fermée. « Il vaut mieux qu’on les prévienne car ils ne sont pas habitués. Avant, on était toujours ouvert été comme hiver. On voit que maintenant, les gens n’osent pas toujours s’engager dans le magasin depuis les vitres fermées », explique Sandrine, la responsable du magasin.

De meilleures conditions de travail

Cette dernière est ravie de cette nouvelle pratique : « On gagne en confort, la caisse est à l’entrée, on ressentait la chaleur s’engouffrer malgré la climatisation. Et la température est désormais homogène dans tout l’espace. En plus, on proposait des sacs à réutiliser, on s’engageait écologiquement et, en même temps, on laissait les portes ouvertes ! »

Dans un autre site, la mesure satisfait également la vendeuse : « Comme il fallait ouvrir, la climatisation était très forte. Quand nous travaillions sous les soufflantes, nous avions froid et on pouvait vite tomber malade ». Dans une autre boutique, on a également suivi les ordres de l’enseigne. « On suit ce qui est indiqué dans le contrat, sachant que l’hiver, on fermait les portes. C’est sûr, ça va nous apporter du confort. Mais pour les ventes, je ne sais pas ce que ça donnera. Les gens qui se baladent risquent de ne pas entrer, on peut passer à côté des achats d’impulsion », se demande la responsable.

Dans un magasin de téléphonie, on n’apprécie pas trop la mesure. « Une porte fermée, c’est moins accueillant pour le client. On vend mieux si ça reste ouvert. Après, si partout c’est fermé, les gens s’adapteront », estime la vendeuse. Une impression livrée aussi par une autre vendeuse, ailleurs : « je suis d’accord, fermé, c’est moins accueillant, ouvert, je trouve que ça donne envie aux clients de rentrer », dit-elle, sans rejeter la démarche gouvernementale.

Son collègue affiche, lui, un avis bien tranché : « C’est très bien ! Ca fait 38 ans qu’ils auraient dû faire ça. Les gens sont assez grands pour ouvrir une porte. Et puis, on va leur dire de mettre leur chauffage à 17° C et nous, commerçants, on laisse ouvert ? Il faut avoir des valeurs, si le pain est bon, on ouvre la porte de la boulangerie », s’agace-t-il.

Des clients compréhensifs

Et justement, qu’en est-il des premiers concernés ? Il semblerait que les clients apprécient la décision. « C’est bien reçu, les clients trouvaient que ce n’était pas normal de laisser ouvertes les portes, beaucoup étaient contre », note Sandra à Grain de malice.«  Ils posent des questions, comme pour la fin des tickets de caisse. Il faut juste bien les informer », confirme une vendeuse, ailleurs. 

Pour preuve, ça ne perturbe pas du tout Christine, en train de faire son shopping. « Je trouve bien qu’il n’y ait plus de déperdition d’énergie, surtout en cette période de réchauffement climatique. Ce n’est pas parce que la porte est fermée que je ne vais pas la pousser. Si j’ai envie d’aller dans une boutique, je le ferai », déclare la Bragarde. Tout n’est qu’une question d’habitude.

Marie-Hélène Degaugue

mh.degaugue@jhm.fr

Pas d’actions municipales

Avant l’annonce du décret, Paris, Lyon, Besançon, Bourg-en-Bresse avaient mis en place un arrêté du même acabit. La mairie de Saint-Dizier n’a pas agi en ce sens, comme le reconnaît la communication de la Ville : « C’est vrai que nous n’avons pas mené cette réflexion, nos services sont déjà très occupés. On aurait pu en discuter avec les commerçants, sans imposer, mais nous ne l’avons pas fait ». C’est l’Etat qui imposera.

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