Les retraités manifestent parce qu’ils se sentent maltraités
Social. Une cinquantaine de manifestants étaient mobilisés, ce jeudi 24 mars à Chaumont, pour faire entendre la colère des retraités face à la perte de pouvoir d’achat, la difficulté d’accès aux soins ainsi qu’aux services publics.
Le rendez-vous était fixé au marché couvert de Chaumont, à 15 h. A l’appel des six organisations syndicales haut-marnaises, une cinquantaine de manifestants étaient au rendez-vous. La manifestation a été suivie dans la France entière. Représentante de l’intersyndicale, Marie-Rose Patelli a pris la parole avant le départ du cortège jusqu’à la préfecture. « Les retraités seraient des privilégiés. Expliquez-moi pourquoi de plus en plus vont aux Restos du cœur, au Secours populaire ou au Secours catholique ? (…) Pourquoi nos pensions « décrochent-elles » chaque année et baissent régulièrement au regard du coût de la vie ? », interrogeait-elle.
Les représentants syndicaux souhaitent imposer le social dans les campagnes électorales pour la présidentielle et les législatives avec les thèmes qui leur tiennent à cœur : le pouvoir d’achat, avec une indexation des pensions sur les salaires ; La santé, avec – entre autres revendications – la prise en charge de l’autonomie par l’Assurance maladie de la Sécurité sociale et la création d’un grand service public de l’autonomie ou encore l’embauche de 300 000 postes dans le secteur médico-social ; Les droits et les services publics avec un refus de dématérialisation à outrance.
La lutte contre les déserts médicaux
Un rappel de l’action menée depuis un an par l’intersyndicale pour lutter contre les déserts médicaux a été fait avant la manifestation. « En Haute-Marne, 37 % de nos communes sont en désert médical pour les généralistes. Soit 157 sur 427. On ajoute 57 % pour les infirmiers libéraux et 77 % pour les kinés. »
L’intersyndicale a demandé à rencontrer l’Ordre des médecins, l’Agglo, la maire de Chaumont, le président du Département, et le président de Région. Le représentant des six syndicats a terminé en donnant pour exemple les modalités d’installation des médecins au Danemark puis en Norvège. « Au Danemark, même si les généralistes sont libéraux, ils doivent passer un contrat avec les autorités régionales régulant la distribution géographique des cabinets.
Les effectifs nécessaires par zone géographique se basent sur la taille des listes de patients inscrits auprès des médecins et les distances d’accès aux cabinets. Les patients doivent avoir le choix entre deux cabinets dans un rayon de 15 km et un généraliste peut fermer sa patientèle à partir d’un seuil minimal de 1 600 patients. En cas de manque, la Région peut ouvrir des postes. Quant aux jeunes médecins, ils peuvent se voir affecter à certaines zones durant leurs premières années si celles-ci sont sous tension. » Une illustration bien inspirante pour les manifestants.
S. C. S.