Les questions orales, un point de tension politique
A l’instar de ce qui s’est passé lors du dernier conseil municipal, le 24 janvier dernier, les questions orales qui concluent les séances municipales sont un point de friction depuis le début de la mandature entre la majorité et l’opposition, notamment le groupe Notre parti c’est Langres. Baîllonnement du débat pour les uns, tentative d’accaparement de la parole pour les autres le sujet reste bouillant dans l’assemblée langroise.
Approuvé en mars 2021, le règlement intérieur du conseil municipal de Langres donne lieu pour son article 5 à une interprétation contradictoire de la part de la majorité d’un côté et du groupe d’opposition Notre parti c’est Langres de l’autre. Ce dernier relève que l’article ne laisse plus apparaître la phrase selon laquelle les questions orales ouvrent à débat si la majorité des conseillers en fait la demande. Une suppression que l’opposition voit comme à un moyen « pour le maire de faire ce qu’il veut, y compris comme lors du dernier conseil de couper court au débat ». Pour sa part, Anne Cardinal pointe, elle, le fait que c’est elle qui dirige les débats et « que la répétition à chaque conseil des mêmes demandes de la part de l’opposition fait qu’il y a une accumulation de choses ».
De son côté, Jean-Jacques Franc, pour Notre parti c’est Langres, voit « une forme de mépris de la part de la majorité et une manière de limiter le débat en se retranchant derrière un point de règlement qui donne lieu à interprétation ». Le colistier de Sophie Delong regrette aussi le fait que « lorsque l’on veut faire des remarques comme sur le règlement intérieur pour les agents où j’avais des suggestions par rapport à des formulations on nous oppose encore et toujours le règlement pour couper court à toute discussion ».
Une version que consteste Anne Cardinal qui parle « d’un cours qui était prodigué par Jean-Jacques Franc et au final le débat ce n’est pas un monologue ». Le maire de Langres ajoute que « lorsque l’on se prévaut du règlement, il convient de soi-même le respecter ». L’élu faisant référence aux délais pour les envois des questions. Etienne Perrot, le premier adjoint, complétant le propos de sa cheffe de file en soulignant « nous on a un projet et eux de la polémique ».
Nul doute que le sujet du règlement et des questions orales s’invitera à nouveau lors des prochains conseils, comme cela est le cas à chaque fois depuis le début de la mandature.
P. G.