Les quatre éléments – L’édito de Christophe Bonnefoy
C’est à croire que les éléments ont décidé de s’autodétruire. Ou plutôt, que l’humain n’a cure de ce qui lui permet de vivre. De survivre, désormais. Car il fait tout, absolument tout, pour faire imploser la planète.
On ne peut pas ne pas voir – merci les réseaux sociaux, entre autres -, ces sceptiques, voire ces adeptes du complotisme qui considèrent qu’on leur ment, partout et tout le temps. Sur le Covid, en politique, sur la sécurité routière, sur la justice… Sur le climat, évidemment. Sur tout. Sur absolument tout.
Ils vous diront que les canicules ont toujours existé. Qu’un été sans chaleur, ça n’est plus un été. Ils vous rappelleront 2003. Ils viendront vous dire que les sécheresses sont dans la normale des choses. Que la pollution, bah… c’est normal aussi. Et que finalement, notre bonne vieille Terre s’en remettra, comme elle s’en est toujours remise.
A la différence près qu’elle s’en remet, elle. Nous, ou nos descendants plutôt, non.
On n’aide en tout cas pas, loin de là, à tenter de préserver les fameux éléments qui devraient constituer la pierre angulaire de notre survie.
L’eau, l’air, le feu, la terre. La Terre, devrait-on dire, qui dépend des trois autres. Bien sûr, allez, encore un argument très marqué “réseaux sociaux”, et particulièrement d’actualité ces dernières heures : la Côte-d’Azur, mais pas qu’elle, brûlait déjà il y a une trentaine d’années. Mais elle seule se trouvait alors, sans mauvais jeu de mots, quoique, sous les feux de la rampe. Aujourd’hui, pas une journée sans que les foyers soient multiples. Et partout dans le monde.
Le Canada était ce vendredi touché par plus de 1 000 incendies. Aux Canaries, à moindre échelle forcément, même spectacle de désolation. Le Japon, pour ne citer que lui, faisait face aux températures les plus élevées jamais enregistrées. Exemples parmi tant d’autres, de ce qui devient une litanie quotidienne.
Mais tant qu’il nous reste le bronzage estival, tant qu’on a la piscine pour croire que tout va bien, finalement… L’eau, l’air, le feu, la terre, est-ce si important… ?