Les psychologues en grève le 10 juin
Écartés du Ségur de la santé, visés par de nouvelles mesures influant sur l’accès aux consultations et les méthodes employées, les psys seront en grève jeudi 10 juin.
La grogne monte dans les rangs des psychologues. « C’est la première fois qu’autant de psychologues sont réunis pour un mouvement de protestation, quelle que soit leur formation initiale et leur lieu d’exercice », indique Brigitte Frosio-Simon. Ils étaient six réunis pour présenter – au nom de l’Association des psychologues de Haute-Marne et de leurs confrères – les revendications de leur profession. Les psys se sentent malmenés à bien des points de vue. « Nous serons tous en grève jeudi 10 juin », annonce Caroline Nicot. « Enfin un petit temps, par respect pour nos patients », précise Erika Garnier. « Je porterai un badge “en grève” », reprend Caroline Nicot.
Manque de reconnaissance
Quelles sont leurs motivations pour cette mobilisation qui devrait être largement suivie ? Depuis plusieurs mois, une succession d’annonces et projets dégradent leurs conditions de travail, la reconnaissance de leur profession comme ayant une place à part entière dans le parcours de soins, mais aussi leur niveau de salaire. « Les psychologues exerçant dans la Fonction publique hospitalière restent dans une précarité et un manque de considération incompréhensibles auprès des responsables en charge de leur rémunération et de la sécurisation de leur statut », écrivent-ils au nom de l’Association des psychologues de Haute-Marne dans un courrier adressé au ministre de la Santé, au préfet, au député, au président du Conseil départemental et à l’ARS. « Nous sommes rémunérés en début de carrière à des niveaux de salaire très inférieurs à notre niveau de qualification et aux responsabilités qui nous sont confiées », poursuivent-ils dans leur missive. Ils n’ont pas été conviés au Ségur de la santé : un manque de considération qui les exaspère.
Libres de leur méthode
Psychologues des secteurs publics et privés s’insurgent contre l’expérimentation des consultations à des tarifs qu’ils jugent sous-payés et qui plus est dans un temps contraint. Le tout en passant par une prescription médicale et l’aval d’un médecin généraliste. Ils clament l’accès libre aux soins psychologiques, en direct. Ils dénoncent l’instauration d’une gradation des soins avec, de surcroît, un manque de liberté dans le choix de la méthode de soin. En l’occurrence la thérapie cognitive comportementale (TCC) serait imposée. Ils souhaitent rester maîtres de la méthode et pouvoir aiguiller vers un confrère spécialisé le cas échéant (NDLR : dans l’hypnose par exemple).
Cette mobilisation intervient dans un contexte où la santé mentale des Français a déjà été bien mise à mal et où le besoin d’accéder à des soins psychologiques se fait grandissant.
S. C. S.