Marmara Spikeligue : les premiers fruits d’un long travail pour les Chaumontais
La nouvelle victoire obtenue par le Chaumont VB 52 Haute-Marne, samedi 2 mars, face à Poitiers, à Palestra (3-0), n’est pas anodine. Si elle ne garantit rien sur les ambitions de fin de saison, elle a le mérite de récompenser le travail d’un collectif et de son entraîneur depuis sept mois : et ce n’est pas rien avant les “play-off” !
Quels meilleurs signaux pourrait envoyer le Chaumont VB 52 Haute-Marne dans cette dernière ligne droite de la saison régulière ? Après la démonstration face à Tourcoing la semaine précédente, les Cévébistes ont de nouveau performé, samedi 2 mars, face à Poitiers, dans leur Palestra. Ils ont ainsi répondu aux attentes de leurs supporters : non la victoire dans le Nord n’était pas dûe à un concours de circonstances !
Pour le confirmer auprès des plus sceptiques, ils ont ainsi remis les mêmes ingrédients, dans une composition d’équipe quasi-similaire, à une exception près. En effet, Daniel McDonnell, qui peine à enchaîner les matches pour une douleur récurrente à la hanche, avait, cette fois, alterné avec Michael Marshman et revêtu le costume de titulaire. Un changement qui n’a absolument eu aucune incidence sur la qualité de jeu développé par les Haut-Marnais, et qui prouve encore une fois les solutions intéressantes que possède l’entraîneur Silvano Prandi sur son banc.
Ainsi, chez les réceptionneurs/attaquants, Filip Sestan, lui, a conservé sa place au coup d’envoi, alors que Niko Suihkonen est toujours prêt à prendre le relais en cas de besoin. Mais comme face à Tourcoing, de substitutions il n’y a pas eu besoin lors de cette soirée. Le “sept” de départ a démarré et terminé le travail avec sérieux et efficacité.
Certes, les scores ne furent pas aussi convaincants qu’il y a huit jours, mais la faute surtout à une équipe de Poitiers qui, contrairement à la torpeur des Tourquennois, a su répondre à la domination chaumontaise par une qualité de jeu supérieure à celle des Nordistes.
Un état d’esprit sain
Dans un premier temps, ils n’ont jamais rechigné au défi physique. Même malmenés, ils ont continué à prendre des risques au service et à travailler au filet au niveau du “block”. La différence s’est surtout faite dans la constance du niveau de jeu qu’a su imprimer le CVB 52 tout au long de la soirée. Une régularité que n’ont pas eu les Pictaves dans l’efficacité notamment.
Car la force cévébiste aujourd’hui, après plus de sept mois de travail depuis la reprise en août, est d’avoir réussi à façonner un collectif à l’image de ce que recherchait Silvano Prandi lorsqu’il a construit son effectif. Une équipe puissante et athlétique, mais capable, techniquement, de subtilement changer la donne face à un adversaire coriace.
Pour cela, l’équipe s’appuie évidemment sur son “maître à jouer”, Joseph Worsley, mais possède également de la qualité dans tous les secteurs du terrain. Face à Poitiers, cette habileté à servir les bons joueurs aux bons moments reste le signe d’une formation qui se connaît parfaitement, et surtout, qui aime jouer ensemble. Un état d’esprit sain loué par tous, joueurs, staff et dirigeants, depuis le début de saison et qui ne s’est jamais envolé.
Certes, ces moments de grâce actuels ne garantissent rien de plus qu’une première place au classement de plus en plus probable en fin de saison régulière. Et les objectifs du club ne s’arrêtent évidemment pas là. Mais après tout, ne vaut-il pas mieux entamer la seconde phase dans ces conditions optimums, plutôt que dans le doute ?
Laurent Génin
Le jeu et les joueurs du CVB 52 HM
Victor Cardoso enflamme Palestra
Joseph Worsley (1 att. sur 2, 0 cont., 2 ser., 5 fautes dir.) : Le passeur américain continue de régaler la galerie… et ses coéquipiers surtout ! Il a de nouveau parfaitement guidé les siens sur le chemin de la victoire face à Poitiers, se montrant très lucide, notamment dans les choix de ses partenaires. Il sait parfaitement solliciter les plus en forme et laisser respirer ceux qui en ont besoin, sur quelques périodes : un parfait sens du jeu.
Daniel McDonnell (6 att. sur 8, 0 cont., 2 ser., 1 faute dir.) : Le central chaumontais, qui est toujours gêné par une douleur récurrente à la hanche, joue par intermittence. Mais ses apparitions sur le terrain, après déjà sa belle prestation face à Sète, sont plutôt couronnées de succès. Samedi, il a répondu présent offensivement au filet et a retrouvé un geste précis et efficace au service.
HOMME DU MATCH : Victor Cardoso (13 att. sur 19, 4 cont., 1 ser., 4 fautes dir.) : Il avait déjà fait lever les 5 021 spectateurs d’Orchies lors du match face à Tourcoing la semaine précédente. Cette fois c’est Palestra qui l’a acclamé au coup de sifflet final ! Le Brésilien du CVB 52 a encore fait le show samedi soir. Tout y est passé : attaques “bout de filet” ou aux “trois mètres”, “blocks”, “aces” et une réception tenue… Bref, encore un récital pour le Chaumontais, qui a pris une nouvelle dimension en cette fin de saison régulière.
Patrick Gasman (4 att. sur 9, 1 cont., 2 ser., 7 fautes dir.) : Lui aussi a franchi un cap ces dernières semaines. Peut-être un peu moins efficace à l’attaque que ses compatriotes du centre, il abat cependant un gros travail défensif au contre. Il a également proposé quelques “mines” au service qui ont fait dérailler la réception poitevine.
Filip Sestan (8 att. sur 17, 0 cont., 0 ser., 5 fautes dir.) : Si l’on excepte une petite baisse de régime offensive dans le troisième set, le Croate a encore réalisé une belle prestation. Solide en réception et précieux dans ses enchaînements au filet, il a également la faculté d’attaquer dans toutes les positions avec, pour ajouter à sa palette, un service “lourd” souvent difficile à maîtriser.
Sebastian Closter (libéro) : L’Argentin est définitivement de retour ! Très intéressant en réception, il a permis de rassurer l’ensemble de ses coéquipiers sur quelques ballons “chauds”. Il a repris également son travail de sape au soutien de ses attaquants et s’est montré souvent bien placé en défense.
Patrik Indra (16 att. sur 27, 2 cont., 1 ser., 4 fautes dir.) : Le Tchèque a très vite pris de la hauteur au filet, avec une grande lucidité dans ses choix offensifs. En partant sur des bases très élevées dès le premier set, il a logiquement connu une petite baisse de régime dans le deuxième, mais qui n’a pas duré bien longtemps. Le “pointu” cévébiste répond parfaitement aux attentes de son collectif.
Gros plan sur… Victor Cardoso
« Je suis comme à la maison ! »
jhmquotidien : Décidément, après Tourcoing, cette prestation est de nouveau réussie. Etes-vous déjà prêts pour les “play-off” ?
Victor Cardoso (réceptionneur/attaquant du CVB 52) : « On a, une fois de plus, très bien joué. C’est vrai que nous avons gardé le contrôle sur le jeu et, après Tourcoing, ce sont des sensations qui sont très plaisantes. Je pense que nous possédons un collectif solide. Aujourd’hui, notre force est de débuter les duels à 100 % dès le premier échange, et de garder une certaine constance dans la performance. On doit bien sûr continuer comme ça. Mais notre plus grand atout est que nous adorons jouer ensemble. Ce groupe est extraordinaire. »
jhmquotidien : La première place de la saison régulière est-elle importante à vos yeux ?
V. C. : « Bien sûr, car elle signifie que nous avons été les meilleurs de cette première partie de saison. En fait, je regarde un peu le classement différemment : ce sont les résultats qui sont importants et les victoires. Or tous ces succès, c’est à eux que l’on doit notre fauteuil de leader. Donc, oui, être en haut du classement est essentiel. En plus, il apporte une qualification européenne et l’avantage de pouvoir jouer de possibles matches décisifs à la maison lors des “play-off”, jusqu’à la finale. On veut garder absolument cette première place ! »
jhmquotidien : Vous pourriez la confirmer officiellement dès la semaine prochaine, à Paris…
V. C. : « Oui, il faut continuer notre série. Mais aller jouer à Paris sera certainement très difficile. Les joueurs de la Capitale, malgré leur défaite à Nantes vendredi dernier, restent sur une belle série de victoires. Eux doivent absolument prendre des points pour rester dans le “Top 8”, donc il faudra vraiment réussir un “gros” match là-bas, samedi prochain. On n’a pas vraiment le droit de baisser notre garde et il faut rester très attentifs. »
jhmquotidien : L’ovation des supporters en fin de match vous a-t-elle fait plaisir ?
V. C. : « C’est incroyable ! J’adore jouer ici à Palestra devant notre public. C’est vrai que c’est une nouvelle aventure pour moi cette expérience en Ligue A. Je suis loin de chez moi, mais avec cette équipe et avec ces supporters, je suis comme à la maison ! J’ai beaucoup d’émotions et de sensations fortes qui s’enchaînent à chaque match. Je me sens chez moi ici ! »
Recueillis par L. G.
Le fait du match
Il n’en reste qu’un !
La fin de saison régulière se rapproche et les points coûtent cher désormais pour définir la hiérarchie qui décidera de la suite de l’aventure en “play-off” ou… en Ligue B. Ce week-end, la situation a encore évolué en haut de tableau, notamment concernant la place de leader.
Dans un premier temps, le Chaumont VB 52 Haute-Marne continue à faire ce qu’il faut sur le terrain et conserve son large matelas d’avance au classement, confortablement installé sur son trône. Derrière, la meute de poursuivants se réduit au fil des journées. Avant cette 23e journée, seuls Nantes et Tours pouvaient encore espérer aller “chiper” la première place aux Cévébistes, mais après sa sèche défaite à Montpellier, samedi 2 mars (3-0), le champion de France en titre tourangeau a définitivement
lâché l’affaire.
Il ne reste donc plus qu’un seul rival dans cette quête de “meilleur élève” de la saison régulière : Nantes peut encore revenir sur le CVB 52, alors qu’il reste neuf points à distribuer et que sept longueurs séparent les deux formations.
L’adversaire
Maxime Roatta (central de Poitiers) : « Que faire face à une équipe qui sert avec cette qualité ? Ce n’est pas venu seulement d’un joueur, mais de tous ! Les Chaumontais ont réalisé un match “plein” et démontré une superbe palette technique tout au long des échanges. On a bien tenté d’enrayer la machine haut-marnaise, mais c’était trop difficile sur ce duel. Il faut prendre ce match comme une belle préparation à ce qui nous attend dans trois jours, en demi-finale de coupe de France face à Montpellier : une autre “grosse cylindrée” de ce championnat. Nos espoirs de rejoindre les “play-off” se sont encore amoindris avec cette défaite. De toute façon, notre destin n’est plus entre nos mains, contrairement à ce rendez-vous en coupe où nous avons tout à gagner. Il va y avoir une ambiance de folie, qui nous a déjà portés face à Chaumont et Tourcoing lors des tours précédents. Voilà un moment magique à vivre et à savourer. »