Les pompiers à la rencontre des élus du Nord Haute-Marne
Troisième rencontre avec les maires et les élus de Haute-Marne pour les sapeurs-pompiers du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis52). Ce vendredi, le Nord du département était concerné avec pourtant une faible participation des édiles.
Vendredi 28 octobre, le Sdis 52 (service départemental d’incendie et de secours) haut-marnais est venu à la rencontre des élus du nord du département. Proposée par le Conseil départemental et l’association des maires de Haute-Marne, cette réunion était la troisième du genre, après Chalindrey et Villiers-sur-Suize. Si ces deux villages ont accueilli au total une centaine d’édiles, seulement une vingtaine est venue à la salle des fêtes de Roches-sur-Marne, reçus par le maire, Jacky Millot.
Le colonel Stéphane Jacques, directeur départemental du Sdis 52, a détaillé les différentes missions du corps de sapeurs-pompiers départemental, en présence du sous-préfet Laurent Guillemot, du président du Conseil départemental Nicolas Lacroix et de la présidente des maires de Haute-Marne Anne-Marie Nedelec. Cette dernière, tout comme Nicolas Lacroix, s’est avouée surprise de constater que « ce dernier rendez-vous soit le moins fréquenté alors qu’il est organisé dans le secteur le plus peuplé de Haute-Marne ».
Le Sdis au service des communes
Etablissement public administratif, le Sdis 52 met à la disposition des maires et du préfet les moyens d’intervention et d’expertise nécessaires à l’exercice de leurs pouvoirs de police concernant la sécurité civile. Il a des fonctions exclusives comme la lutte contre les incendies, les visites de sécurité dans les EPCI (établissements publics de coopération intercommunale) et la défense extérieure contre l’incendie (DECI). Quand il apporte son concours, il reste maître de ses moyens. Il partage des missions avec d’autres services comme les secours ou les soins d’urgence aux personnes, la protection des animaux, des biens et de l’environnement, dans une liste non exhaustive.
Le Sdis 52 travaille en étroite collaboration avec les maires qui sont les garants des mesures prises pour les ERP (établissements recevant du public) de leur commune. En plus des mesures préventives, ils sont responsables du suivi des avis des commissions de sécurité et des travaux à effectuer, ils peuvent autoriser ou refuser une ouverture ou encore demander une fermeture.
La défense extérieure contre l’incendie (DECI) consiste pour le maire à s’assurer de l’existence, de la capacité suffisante et de la disponibilité des ressources en eau pour lutter contre l’incendie. Les points d’eau incendie (PEI), à contrôler tous les deux ans, sont placés sous son autorité. La reconnaissance opérationnelle périodique des PEI est réalisée par le Sdis tous les deux ans.
Référent incendie : pourquoi pas le maire ?
Pour pallier l’insuffisance de certaines Deci, des moyens d’alimentation complémentaires peuvent être fournis (camion-citerne grande capacité de 3 000 à 16 000 litres, camion dévidoir équipé de 600 à 2 000 m de tuyaux, motopompe remorquable d’une capacité de 2000 l/mn). A l’heure des échanges, un élu a évoqué le possible doublon des DECI qui sont à la fois contrôlées et par le maire et par le Sdis 52 tous les deux ans « ne serait-il pas possible de mutualiser ? ».
Egalement au moment des questions/réponses, a émergé une interrogation conjointe d’Anne-Marie Nedelec et de Nicolas Lacroix quant à la légitimité de la désignation d’un référent incendie dans les conseils municipaux. Le président du Conseil départemental s’est insurgé « il n’est pas normal que ce ne soit pas le maire car, lui, il est au courant de tout ». Anne-Marie Nedelec d’ajouter « surtout que le maire est de toute façon responsable, alors pourquoi ne pas le désigner puisqu’il est toujours en première ligne ? Cette stratégie d’évitement est difficile à comprendre ».
Nicolas Lacroix a suggéré que le coût réel d’un secours incendie ou sur un accident de la route soit communiqué aux maires. Le colonel Jacques a précisé que chaque commune aura un récapitulatif avec les coûts estimés début 2023.
Le président du Conseil départemental a annoncé que son instance accompagnera les collectivités qui feront des efforts sur l’installation de citernes ou de récupérateurs d’eau de pluie compte-tenu des nouveaux risques qui surviennent désormais et qui s’amplifient chaque année.
Le sous-préfet Guillemot a clôturé la réunion sur une note d’humour : « vous avez procédé à mon bizutage avec des sujets pour lesquels je n’avais pas de réponse, mais je vous promets de me renseigner ». Dont acte.
De notre correspondante Catherine Millot
Nids de guêpes et déclenchement d’alarme intempestif
La destruction des nids de guêpes n’entre plus dans le cadre des missions des sapeurs-pompiers car il se produit parfois des dégâts collatéraux et cela pose problème avec les assurances. Toutefois, assure le colonel Jacques, « ils peuvent intervenir dans des cas extrêmes, comme par exemple la présence d’un nid de frelons asiatiques dans un jardin d’enfants ».
Dans le même ordre d’idée, Nicolas Lacroix cite un cas concret, celui d’une personne âgée déclenchant par inadvertance et sans raison son appareil de télésurveillance. Le déplacement des pompiers, suite à la non-réponse des personnes désignées, lui a valu la facturation de 1 300 €. « Dans de tels cas », précise le colonel Jacques, « le tarif est volontairement prohibitif pour être dissuasif car les pompiers monopolisés sur une intervention inutile ne peuvent pas intervenir ailleurs ».
L’activité du Sdis 52 en chiffres
L’activité des pompiers de Haute-Marne, c’est 70 000 appels par an, soit en moyenne 190 appels par jour au n°18/112 mais ce sont aussi des femmes et des hommes engagés. En octobre 2022, ils sont 1 162 sapeurs-pompiers volontaires, 134 pompiers professionnels, 274 JSP (jeunes sapeurs-pompiers) avec une augmentation significative, 66 anciens sapeurs en équipe de soutien, 59 SSSM (service de santé et de secours médical) et 34 PATS (personnel administratif technique et spécialisé). L’année 2022 a connu une saison estivale particulière avec 240 feux d’espace naturel ou en exploitation agricole, 189 ha brûlés et une participation aux renforts extra-départementaux. Le secours à personnes représente 72 % de l’activité du Sdis 52 et les incendies seulement 10 % mais ils nécessitent d’importants moyens en personnels et sont chronophages. Le financement du SDIS 52 provient à 49 % des ressources du contingent communal et 45 % du département.