Les opposants : « face aux risques, l’abandon de Cigéo est inéluctable »
La coordination Stop Cigéo vient de réagir au sujet de la guerre en Ukraine. « Alors que la guerre russo-ukrainienne met le monde entier en alerte, les différentes menaces nucléaires montrent que la nucléarisation d’un territoire accroît particulièrement sa vulnérabilité. Cet état de fait doit inciter à protéger urgemment les installations nucléaires en France, à ne pas envisager de nouveaux chantiers tels que de nouveaux réacteurs, et à bloquer un projet de l’envergure de Cigéo qui constitueraient tous indiscutablement des zones de risques supplémentaires. »
Mi-février, ce sont les annonces du Président de la République sur le développement de nouveaux réacteurs nucléaires qui avaient fait réagir les opposants à Cigéo.
« Une fois de plus, Macron parle de nucléaire sans un mot sur les déchets radioactifs. Le talon d’Achille de la filière est encore le sujet absent du discours ! Le projet Cigéo (Meuse/Haute-Marne) n’en finit pas de démontrer son infaisabilité, tant technologique que financière. D’immenses incertitudes demeurent et pourtant Macron n’y fait aucune allusion.
L’implantation de « Cigéos » supplémentaires se passerait-elle aussi de débat démocratique ? A moins que les territoires de Meuse et Haute-Marne ne soient déjà prévus pour absorber le surplus de déchets à venir ? Au moins une trentaine de sites en France ont été pressentis ou approchés depuis les années 1970 pour accueillir un centre d’enfouissement des déchets à vie longue dans leur sous-sol. Partout le projet a déclenché de très fortes oppositions, aboutissant au retrait pur et simple de l’Andra sur ces territoires. Le message a été pourtant clair : la population française ne veut pas du stockage géologique « ni ici, ni ailleurs ». Et la mobilisation contre Cigéo à Bure (Meuse/Haute-Marne) ne faiblit pas, malgré les moyens répressifs grandissants sur le territoire (…) ».
Alors que le Président agite l’objectif de la neutralité carbone, « son propre bilan est loin d’honorer son discours : cinq ans après le début de son mandat, la France est le seul pays d’Europe qui n’a pas atteint ses engagements en matière de développement d’énergies renouvelables. (…) Son mandat nous laisse un développement des énergies renouvelables plus que moribond et une filière nucléaire au bout du rouleau : 11 réacteurs à l’arrêt (et RTE prévoit 17 réacteurs à l’arrêt en mars), EDF lestée d’une dette de 42 milliards d’euros, production électrique du niveau d’il y a 30 ans et on en passe. Il sera impossible de sortir de ce cauchemar industriel et financier sans abandonner le nucléaire », prennent position les opposants.