Les murs ont la parole. Le visage de la Langres antique
Dans les allées du Musée d’art et d’histoire, de nombreuses œuvres d’art attirent le regard. Certaines savent plus que les autres émouvoir le visiteur…
Le musée à l’enveloppe contemporaine abrite une grande salle dédiée à l’époque Antique. Aux côtés du Togatus ou de la mosaïque de Bacchus, une sculpture saisit l’attention, en offrant un véritable face à face avec un Lingon… Ce magnifique buste découvert sur la colline des Fourches, au nord de la ville, immortalise un homme que l’on imagine résider dans la cité. Le détail à remarquer est son vêtement. Il s’agit du traditionnel bardocuccullus, sorte de poncho à capuchon en tissu grossier destiné au peuple. Dans ses Epigrammes, Martial le décrit en ces termes : « C’est ainsi que mêlant à elles son grossier tissu, la cape graisseuse du Lingon souille par son contact les robes de ville au violet pourpre ». Cette production locale semble avoir été exportée dans tout l’Empire romain. En effet, Langres, nommée Andemantunnum, était le centre d’un commerce actif, tant sur le plan local qu’à plus longue distance. Les Lingons approvisionnaient les armées en blé et en chevaux, qu’ils expédiaient vers l’Italie. Le travail de la terre était diversifié : orge, avoine, vignes… La chasse et la pêche se pratiquaient dans les forêts giboyeuses et les rivières. Pour les importations, de nombreuses marques d’amphores attestent de l’arrivée de vin d’Italie du sud et d’huile d’olive d’Espagne. Image florissante et animée par de nombreux échanges de la cité..
De notre correspondante Angélique Roze