Les murs ont la parole. La cadette des portes de Langres
Elle n’est pas la plus emblématique ni la plus médiévale des portes de la cité. Mais c’est elle la cadette, conçue par l’armée pour faciliter la circulation de ses convois. Voici la porte Neuve ou porte des Terreaux…
L’imposante porte Neuve se dresse depuis 1855, entre la porte Boulière et la tour de Navarre. A l’origine, le rempart était percé d’une poterne utilisée pour acheminer les animaux jusqu’aux abattoirs situés derrière. Au XIXe siècle, Langres se trouvait sur la route des fortifications de l’Est de la France. Les soldats généraient une circulation importante de convois. Les véhicules et les troupes traversaient la rue principale pour ressortir par la porte Sud de la cité. Afin de contourner les étroites rues langroises, l’armée a ouvert le rempart, construit cette porte et créé le boulevard qui se trouve derrière. Remarquez son ornementation. Il rappelle le passé historique de la ville. La partie basse est formée de deux ouvertures en plein-cintre, assez larges pour faciliter le flux de circulation. Elles sont encadrées par des roues en fonte qui actionnaient des ponts-levis. En haut, la porte est couronnée par un décor de mâchicoulis néo-gothiques. L’ouverture demi-circulaire à droite marque l’emplacement de l’ancien corps de garde. Côté ville, la porte est surmonté d’une niche abritant une statue en fonte de la Vierge. Elle comporte des pilastres cannelés, chapiteaux corinthiens et son fronton porte les armes de la ville. L’Immaculée conception, debout sur un globe, foule aux pieds un serpent symbolisant le péché. Dans cette iconographie qui apparaît au XIXe siècle, les mains sont ouvertes et les bras écartés du corps. Dans certains cas, des rayons jaillissent de ses mains pour distribuer des grâces. Ce retour à la piété s’explique par la multiplication des apparitions mariales au XIXe siècle.
De notre correspondante Angélique Roze