Les murs ont la parole. Du côté de Saint-Jean…
Que diriez-vous d’une petite balade sur le rempart côté ouest ? Nous avons rendez-vous avec la tour Saint Jean, l’une des plus belles de la cité forteresse…
Construite sur un éperon rocheux, la tour Saint-Jean porte également le nom de tour « Saint-Gengoulph ». Edifiée vers 1537, cet impressionnant ouvrage militaire vient compléter et moderniser l’enceinte de la ville. C’est la dernière des quatre tours d’artillerie de Langres commandée par le roi de France pour protéger la frontière Est du royaume.
Son originalité tient dans le fait qu’elle ne comporte aucune ouverture de tir en façade. Ce front aveugle forme un bouclier semi cylindrique de grande épaisseur. En dessous, son unique salle voûtée comporte deux casemates de tir latérales qui servaient à flanquer les courtines. La puissance de feu était renforcée par la terrasse équipée d’embrasures. Le parapet de la terrasse était percé sur la gauche et la droite pour placer les canons destinés à protéger les ouvrages défensifs voisins. En 1882, la terrasse fut aménagée en colombier militaire. Les pigeons voyageurs étaient utilisés comme moyen de communication entre les place fortes frontalières. Les messages étaient photographiés sur films spéciaux de 6 cm², agrandis et déchiffrés par projection. Ce moyen de transmission était d’une grande efficacité : un pigeon voyageur peut voler à la vitesse de 60 à 100 km /h et parcourir, par exemple le trajet Langres- Besançon en 80 minutes ! Ce système a fonctionné jusqu’au début de la première guerre mondiale.