Les mots, les dessins de Mylène Mordin

Inspirée par la vie, les voyages, les rencontres, la nature, l’aventure, et ses deux filles, Mylène Mordin dessine et peint. Installée à Auberive, l’artiste-auteure signe deux livres pour la jeunesse.

Enfant de Saints-Geosmes, Mylène Mordin s’éveille à l’écriture et au dessin : « Je faisais de petits livres illustrés, pleins d’aventures et d’absurdités. Je ressentais déjà l’envie de créer. »

Primaire à Saints-Geosmes, collège et lycée à Langres, Mylène poursuit en fac de lettres : « Après quatre années d’études à Dijon, je me suis dirigée vers Lyon, pour un master FLE (français langue étrangère). L’idée ? Enseigner le français à l’étranger. Faire de ma vie un voyage, de mes voyages ma vie, et écrire, encore et toujours. »

Forte de ses connaissances en enseignement du français, l’étudiante effectue une première mission en Roumanie : « J’ai enseigné dans un collège à des élèves surmotivés et adorables. Ils m’offraient des fleurs et encore des fleurs : jamais je n’ai eu d’appartement aussi fleuri ! J’y habitais avec trois colocataires fantastiques avec lesquelles nous avons voyagé avidement dans tout le pays. »

Mylène poursuit l’aventure en Albanie où elle enseigne le français dans quatre écoles et à l’Université de Tirana : « J’ai vécu si fort dans ce pays, si bien, c’était comme l’enlacer tout entier. Et puis il m’a fallu le quitter. C’était tout le problème de mon métier, échanger, donner, s’attacher, et partir, une fois la mission terminée. J’ai enchaîné avec l’Italie où j’ai enseigné à l’Alliance française de Venise pendant plus de quatre ans. J’ai été enseignante de français pour des élèves de 2 à 90 ans, mais aussi prof de théâtre, lectrice de français, guide… »

L’appel de la forêt

De retour sur ses terres, la jeune enseignante s’établit à Langres puis découvre les forêts d’Auberive : « C’était il y a quelques années. Les retrouvailles ont duré longtemps. C’était comme une redécouverte de chaque instant. Jusqu’à la découverte la plus éblouissante : la forêt. La forêt, et puis les gens qui habitent dans ces beaux espaces de nature, cet esprit de liberté qui les anime et qui insuffle de l’oxygène là où plus rien ne semblait pouvoir pousser, jusqu’à nous réapprendre à voler. »

Auberive inspire, l’artiste montre de belles dispositions pour le dessin et l’écriture : « L’écriture qui ne m’a jamais lâchée restait invisible. Qui pour lire ce que je ne montre pas ? Le dessin en revanche se voit. Parce que je dessinais en terrasse des cafés langrois, parce que le dessin, c’est immédiat ; il y a une réalité différente, il y a une approche souriante et volontaire des passants et des passantes et un échange, une sorte de reconnaissance mutuelle qui surprend, et qui nous apprend. »

Albums jeunesse, romans… Dans l’ombre, Mylène s’essaie à tous les genres : « Une professionnelle du livre a remarqué mes dessins de bâtiments langrois, elle m’a convaincue de concrétiser le projet… La maison d’édition Liralest m’a suivie : le livre de coloriage “Langres et Nous” est né. »

Le plein d’idées

En été 2022, sous l’impulsion de Pierre Bongiovanni, elle participe à l’exposition “Les Murmures de l’Aube”, avec une série de sept dessins intitulée “Lilith”, présentée à la Maison Laurentine.

Forte de cette reconnaissance et de ces collaborations inspirantes, l’artiste enchaîne avec la sortie de “Giacometti ou le voyage d’une peluche”, livre écrit pour sa fille, et publié aux éditions Liralest, dans la collection La Nouvelle Laurentine : « Giacometti, peluche qui aime les rimes et la vie, sera-t-il choisi pour accompagner Ella lors de son prochain voyage ?»

Des idées plein la tête, Mylène nourrit de nombreux projets : « Créer des affiches pour les événements locaux, les petits commerces, les belles initiatives, participer à des expositions pour renverser, bouleverser, bercer, même rêvasser puisque c’est vivant, écrire des albums, des romans, d’autres romans, des livres pour les petits et pour les grands, chanter encore et toujours pour se sentir bien, en vie, dans le présent. »

De notre correspondante Serge Borne

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