Les médailles et le reste – L’édito de Christophe Bonnefoy
Le monde est bizarre. Et n’en finit pas de s’arranger avec ses principes, selon les circonstances. Pour preuve ces Jeux olympiques de Pékin. Ils furent beaux. Enthousiasmants souvent. Et surtout pourvoyeurs de magnifiques médailles pour nos sportifs. Le biathlon a, à lui seul, fait de ces JO un succès pour les Bleus. Il y eut Martin Fourcade, il y a désormais Quentin Fillon Maillet. Et des biathlètes qui se sont emparés de sept des quatorze médailles françaises. Sur le plan purement sportif donc, nos athlètes n’ont pas fait que participer. Ils ont peu ou prou obtenu ce qu’ils étaient venus chercher : de l’or, de l’argent, du bronze…
Il n’en reste pas moins que si la planète n’a eu d’yeux pendant quinze jours que pour les champions, elle les a quelque peu fermés sur l’envers du décor. Mise de côté comme par magie, la définition toute particulière qu’ont les Chinois des droits de l’Homme. Demandez aux Ouïghours… Sous le tapis, le respect tout relatif de l’environnement. Certes, les canons à neige ont assez peu fonctionné ; merci la météo. Mais tout de même… Quelle idée de penser à organiser des Jeux en des lieux où les flocons auraient bien pu jouer les absents… La Terre s’éteint. Et comme aurait pu le dire Jacques Chirac, nous la regardons s’éteindre.
Mais ne nous leurrons pas. On est loin d’avoir fini de détourner le regard. A la fin de l’année se déroulera un autre événement planétaire. Au Qatar cette fois. Les températures seront plus que caniculaires. Pas grave, les stades seront climatisés. Là aussi, la planète appréciera. On oubliera sans doute, également, pendant un mois, dans quelles conditions ont été construites les enceintes qui accueilleront les plus grands joueurs de football du monde…