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Les maths ça peut sauver des vies

Laurent Di Menza a démontré aux collégiens que les mathématiques sont importantes.

Le collège Louise-Michel a reçu ce mardi 28 février Stéphanie Salmon et Laurent Di Menza, enseignants-chercheurs au laboratoire de mathématiques de l’université de Reims. Devant les élèves de 3e, ils ont expliqué l’importance des maths dans la vie de tous les jours.

Les classes de 3e de Louise-Michel ont dû affronter leurs préjugés ce mardi 28 février. « Les mathématiques ce n’est ni ennuyeux ni déconnecté de la réalité ! », leur a expliqué Laurent Di Menza, enseignant-chercheur au laboratoire de mathématiques de l’université de Reims. Grégory Mendousse, professeurs de maths, l’a invité pour une conférence. « Je voulais leur démontrer que les maths sont vivantes, palpitantes et que tout le monde y a sa place. »

Pari tenu. Le chercheur leur a expliqué que cette matière servait dans la vie concrète, notamment grâce aux supercalculateurs existant maintenant dans le monde. « On peut faire des calculs considérés hors d’atteinte il y a dix ans », explique Laurent Di Menza. Une technologie indispensable dans de nombreux domaines comme la santé, la communication, l’aide à la décision ou encore la compréhension de nouveaux comportements humains.

Le conférencier du jour leur a donné des exemples concrets : les mathématiciens élaborent des scénarios possibles en cas de propagation d’une épidémie (Covid…) ou de changements climatiques grâce à un modèle mathématique, c’est-à-dire une grosse équation. Ils ont aussi créé des algorithmes permettant de se repérer sur des téléphones (GPS) ou de compresser les fichiers. « Le format jpeg a été inventé par les mathématiciens ! » Pareil pour les moteurs de recherches, les applications permettant d’identifier une chanson ou même les études d’effets de mode. « Un chercheur en mathématiques a démontré que toutes les personnes qui disaient ne pas suivre la mode, les hipsters, s’habillaient plus ou moins de la même façon ! »

Des maths dans tous les domaines

En fait, les maths interviennent ou sont intervenues dans tous les domaines de la vie et servent même à représenter un mouvement de cheveux dans un jeu vidéo. Laurent Di Menza a même ajouté de la pratique à sa démonstration scientifique. Devant les encouragements des collégiens, il a sorti quelques balles et s’est mis à jongler. « Que ce soit pour la musique ou pour une figure de jonglerie, il y a un langage à décrypter qu’on peut, ensuite, coder dans un programme à destination d’une machine, d’une intelligence artificielle. »

Grâce à cette façon de fonctionner, une intelligence artificielle peut peindre un tableau de Picasso ou écrire une musique de Michael Jackson. « Ces œuvres ne viendront pas des artistes mais les imiteront à la perfection. » Idem pour les échecs, « ça fait bien longtemps que l’humain n’est plus champion d’échecs ! » ou pour les voitures automatiques. « On dit que vous êtes la dernière génération à passer le permis. Vos enfants pourront dormir au lieu de conduire ! » Dans le domaine de la santé, on pourra aussi certainement, un jour, utiliser le diagnostic automatique. Grâce à des examens, scanners ou IRM, un ordinateur pourra, en cas d’urgence, poser un diagnostic basé sur une expérience collective. « Les maths ça peut sauver des vies, vraiment ! »

En présentant ces ouvertures possibles grâce aux maths, le chercheur a aussi évoqué les dérives possibles. « On peut faire dire n’importe quoi à n’importe qui et c’est très réaliste. Si c’est un chien dans une publicité, c’est drôle. Moins si c’est Barack Obama ! » Les statistiques peuvent aussi mentir avec « l’illusion de la majorité », notamment sur les réseaux sociaux. On se dit qu’une envie, une passion ou un goût sont dans la norme parce que la majorité de ses amis apprécie alors qu’ils ne reflètent pas la majorité des personnes. « C’est très grave, encore plus si on paie des influenceurs pour renforcer cette impression. »

Dans ce même collège, Stéphanie Salmon, également enseignant-chercheur, est intervenue sur les applications médicales des maths et sur la place des femmes en sciences. « Dans le lycée, certaines jeunes filles donnent l’impression de s’interdire certaines matières », note Grégory Mendousse. Les trois classes de 3e, soit 90 élèves, ont assisté aux deux conférences dans le cadre du parcours avenir, qui devrait leur permettre de se construire un projet de formation.

Laura Spaeter

l.spaeter@jhm.fr

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