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Le parc HLM est en pleine mutation mais elle n'empêche pas

Les locataires de Chaumont Habitat vont payer 3,5 % plus cher

Le parc HLM est en pleine mutation mais elle n'empêche pas
Le parc HLM est en pleine mutation mais elle n’empêche pas l’augmentation des loyers.

Logement. Chaumont Habitat a décidé d’une augmentation moyenne des loyers de 3,5 % à laquelle s’ajoutent les 5 % en cas de réhabilitation du logement et 20 % des provisions en matière de chauffage. Tout cumulé, il s’agit d’une hausse mensuelle moyenne de plus de 50 euros.

Plus 3,5 %, plus 5 %, plus 20 %… les locataires de Chaumont Habitat encaissent, coup sur coup, des augmentations de loyers ou de charges à tel point que la Confédération nationale du logement de Chaumont s’inquiète pour la situation de leurs finances.

L’augmentation de 3,5 % correspond à celui des loyers de base des logements et des garages. Elle est, en moyenne, de 2,17 % sachant que certains sont déjà aux taquets et qu’ils ne peuvent pas dépasser un plafond. La hausse a été votée ce 15 novembre par le conseil d’administration de Chaumont Habitat et entrera en vigueur le 1er janvier prochain. Françoise Grataroli, élue CNL et donc représentante des locataires, parle d’un coup de massue pour tous ceux qui avaient déjà du mal à finir chaque mois.

Trois oppositions contre 23

Portée par son président Didier Demange, la CNL s’est opposée à cette augmentation mais elle n’a pas fait le poids. Sur 23 votants, seuls trois ont voté contre (deux de la CNL et un CGT) et deux se sont abstenus. Les arguments du reste du conseil ne convainquent pas les représentants des locataires et, en premier lieu, le fait de se mettre sous couvert de la loi de Finances.

« Les problèmes de budget ont lieu actuellement, à l’instant T, pas dans plusieurs mois voire plusieurs années ».

Didier Demange Président de la CNL

Didier Demange rappelle que cette dernière donne le taux maximal d’augmentation de 3,5 % mais « rien n’oblige de le suivre ». Autrement dit, le conseil d’administration aurait pu se contenter de 1 ou 2 %. D’ailleurs, le président de la CNL ne se souvient pas d’une telle augmentation. Elle est souvent justifiée par l’inflation mais, justement, pour Françoise Grataroli, les locataires subissent déjà de nombreuses augmentations et ils n’avaient pas nécessairement besoin de celle-ci.

45 % des locataires touchent l’APL

Pour Chaumont Habitat, ce + 3,5 % répond aussi à l’augmentation des charges pour améliorer le parc locatif. Le coût des réhabilitations est en forte hausse du fait, en particulier, de la hausse des prix des matériaux pour effectuer des travaux renforcer l’isolation. La CNL comprend l’argument mais rejette celui qui dit que ces travaux seront des charges en moins plus tard. Didier Demange appuie : « les problèmes de budget ont lieu actuellement, à l’instant T, pas dans plusieurs mois voire plusieurs années ».

Il rejette encore plus fortement les dires de Chaumont Habitat comme quoi cette hausse de loyer sera compensée par une augmentation des APL. Or, il le rappelle : « seuls 45 % des 4 300 logements touchent les APL. Les 55 % vont payer plein pot ». Pour un loyer de 500 €, un locataire va devoir débourser 17,5 € de plus. Pour 300 €, il est question de 10,5 €. Or, Françoise Grataroli le dit : « en cette période, le moindre euro compte. Comment vont-ils faire ? »

Logements réhabilités par Chaumont Habitat

Didier Demange s’interroge aussi des loyers des logements classés en F et G d’un point de vue énergétique et donc en isolation. « Les bailleurs privés ont l’interdiction, de par la loi, de les augmenter. Pourquoi un bailleur social aurait le droit ? » Il considère la situation paradoxale.

Enfin, il rappelle que tous les logements réhabilités ont connu une hausse du loyer de 5 % à laquelle il faut donc ajouter les 3,5 %. Pour un montant de 500 €, un locataire sera obligé de débourser 43 € de plus…

Frédéric Thévenin

f.thevenin@jhm.fr

+ 20 % de provisions pour un chauffage à 19°

A la hausse des loyers validée par le conseil d’administration s’ajoute, depuis août dernier, l’augmentation des provisions de charges pour le chauffage de 20 %. En substance, la CNL trouve l’idée de cette anticipation « bonne ». Mais, le cumul des hausses est substantiel et il faut encore ajouter 12 € aux locataires qui payaient, par exemple, 60 € de charges.

En outre, l’association considère que passer la température de 20° à 19° « au nom de la solidarité » n’est pas neutre. Françoise Grataroli estime que, pour les personnes âgées ou les enfants en bas âge, 19° sont parfois insuffisants surtout que, d’après la montée de la chaleur, il fait toujours plus chaud dans les étages supérieurs. En clair, si le chauffage est réglé à 19°, il fait moins de 19° au rez-de-chaussée.   

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