Les Jeux olympiques, le reflet d’une époque
Éric Monnin, directeur du Centre d’études et de recherches olympiques universitaires, a tenu une conférence à Chaumont mardi 9 avril. Il a évoqué l’histoire de l’olympiade, les Jeux les plus marquants et l’importance d’un homme : Pierre de Coubertin.
Le sport, et y compris les Jeux antiques (ou olympiques), sont une discipline vieille comme le monde. Dans le cadre des « Conférences du mardi », l’hôtel du département et le musée d’Art et d’histoire proposaient, mardi 9 avril, une conférence sur : « Des jeux antiques à Paris 2024, 3 000 ans d’olympisme ». L’homme qui était à l’honneur, c’était Éric Monnin et ses multiples casquettes de vice-président de l’université de Franche-Comté, de directeur du Centre d’études et de recherches olympiques universitaires (CEROU) et d’ambassadeur de Paris 2024.
Les Jeux olympiques, tels que nous les connaissons aujourd’hui, ont une histoire remontant à l’Antiquité surnommés alors » les Jeux antiques ». Mais c’est véritablement en 1892 qu’ils ont porté la dénomination de « Jeux olympiques ». Dans une salle attentive, Éric Monnin a exposé et présenté les premiers jeux modernes qui ont ressuscité en 1896 à Athènes.
Au début, seuls cinq pays ont des athlètes à chaque édition, dont l’Australie, la France, la Grande-Bretagne, la Suisse et bien sûr, la Grèce. Mais au fil du temps, le Comité international olympique (CIO) s’est adapté et a ouvert la compétition à 205 pays membres.
L’importance de Pierre de Coubertin dans les Jeux olympiques
C’est Pierre de Coubertin qui va définir ce qu’est l’olympisme : « C’est la religion de l’énergie, le culte de la volonté. Il va même parler de religion athlétique. Les JO permettent de rassembler des personnes totalement différentes des unes et des autres ». C’est lui aussi qui va créer une charte olympique qui reprend les points indispensables au bon fonctionnement du CIO. « L’olympisme à travers une éthique, notamment la neutralité politique avec, par exemple, cette question actuelle : « Faut-il des Russes ou des Biélorusses à Paris ? » Si le CIO les interdit, ils font de la politique. Mais aussi les langues officielles que sont l’anglais et le français. Cette dernière doit faire foi sauf dispositions écrites ? Actuellement, tout est en anglais. » Les Jeux ont aussi été des vecteurs de bon nombre d’émotions aussi bien positives que négatives.
D’après les historiens, les plus beaux jeux ont eu lieu à « Helsinki en 1952, c’était pendant la guerre froide et les Jeux marquent le début de la rivalité Est-Ouest. Deux villages olympiques sont construits, mais les athlètes soviétiques et américains se rassemblent, se réunissent et communiquent entre eux. » À la deuxième marche du podium figure ceux de Mexico en 1968, le Mexique est alors un pays en voie de développement. « Deux satellites tournent autour de la planète. C’est la première fois que les Jeux sont diffusés en mondovision. Les télévisions retransmettent alors le poing levé du « Black Power » des Américains, Tommie Smith et John Carlos. C’est un acte de contestation pour dénoncer la ségrégation raciale. »
« Il y a aussi eu Barcelone 1992 avec l’arrivée de nouveaux États comme l’Ouzbékistan ou les Pays baltes, ce sont pour la première fois des jeux universels. Il y a aussi Paris 1924 car ce sont des jeux très populaires, où on sort de la Première Guerre mondiale. »
À Paris, ils seront 10 500 athlètes à donner le meilleur d’eux-mêmes.
Une télé chinoise à Chaumont
Une chaîne de télévision chinoise suit Éric Monnin depuis maintenant deux ans. C’est Mandarin TV, première chaîne franco-chinoise créée en France. Une grosse émission en Chine va être faite et c’est lui qui occupe la place très importante de conférencier pour la chaîne. Durant cette soirée, ils ont donc pu le filmer et enverront ensuite les images pour la Chine. « Ils voulaient venir à l’université à Besançon, mais je ne donne plus de cours sachant que tous mes étudiants sont en stage. Je leur ai dit que j’avais une conférence à Chaumont et ils sont venus. »
Julien Voirin