Les jeunes loups frappent à la porte
Le bilan du tournoi
Dans une quinzaine mouvementée, pour diverses raisons, notamment les conditions météorologiques et les forfaits des premiers rôles, des joueurs et joueuses se sont révélés, notamment chez la jeune garde, sur la terre battue parisienne. L’occasion de retracer les tops et les flops du tournoi.
Les tops
Novak Djokovic
Le Serbe, avec son premier suc- cès Porte d’Auteuil, fait partie du gotha, avec quatre titres du Grand chelem remportés d’affi- lée, ce que Nadal et Federer, par exemple, n’avaient jamais réussi. Aucun joueur ne l’avait fait depuis 1969 et un certain Rod Laver. Mais l’Australien avait alors réussi la passe de quatre sur une année, pour la deu-xième fois de sa carrière (après 1962). Sa célébration de joie, la même que Guga Kuerten, avec un cœur dessiné sur le terrain, est à son image. Showman pre-mière classe, excellent commu- nicant, Nole a tout pour plaire.
La jeune génération
Mathias Bourgue, Quentin Halys et Geoffrey Blancaneaux. Le premier est passé tout proche d’un succès contre Andy Murray, sur le Central, au deuxième tour, le second a bien résisté au terrien Cuevas et le troisième a remporté le tournoi juniors, en remontant plusieurs situations compliquées. L’avenir leur appartient. Sans oublier Lucas Pouille, qui a déçu ici, mais qui est rentré dans le Top 30 mondial. Et la pépite autrichienne Dominic Thiem, demi-finaliste.
Kiki et Caro
Le double dames ne peut pas être comparé à un succès en simples. Mais Kristina Mladenovic et Caroline Garcia ont fait vibrer le Central, dimanche, en remportant leur premier Grand chelem, alors même qu’elles ne jouent ensemble que depuis janvier. Une prouesse et un moment très rafraîchissant pour les joueuses de 22 et 23 ans. Nul doute que les deux spécialistes visent les JO, au mois d’août.
Richard Gasquet
Le Biterrois a passé le stade des huitièmes de finale pour la première fois à Paris contre Nishikori. Il a fait vaciller Andy Murray, durant deux sets, avant de plonger physiquement.
Nicolas Mahut
L’Angevin de 34 ans, s’il a été éliminé prématurément avec Pierre-Hugues Herbert, par les vainqueur, les Lopez, peut se consoler. Il est N°1 mondial du double. Une première depuis Yannick Noah, il y a trente ans.
Garbine Muguruza
La jeune ibère de 22 ans a, comme Djoko, remporté son premier titre à Paris, aux dépens de la meilleure joueuse du monde, Serena Williams. On ne peut que souhaiter à la championne d’avoir le même palmarès que la N°1 mondiale américaine (21 titres).
La sécurité
Avec trois contrôles hors stade (fouille, détecteur de métaux, …), les files qui étaient continues les premiers jours, aux heures d’ouverture, ont laissé place à beaucoup plus de fluidité au fil de la quinzaine.
Le geste de la FFT
Mardi, toutes les personnes sur le Central avaient de quoi être déçues. Avec plus de deux heures de jeu, elles ne sont pas remboursées, sur des billets qui valent plus de 100 euros. Mais la Fédé a permis à ces malchan- ceux de venir sur le Lenglen gratuitement, vendredi, pour deux demi-finales.
Les flops
La météo
Le sujet qui a crispé Guy Forget, le directeur de tournoi, et Steffan Franson le juge-arbitre. Sur la quinzaine, peu de jours ont été disputés sans pluie, sans parler de la crue de la Seine qui a eu des répercussions sur les transports. Une situation exceptionnelle qui a fait craindre une finale hommes repoussée au lundi. Finalement, tout est rentré dans l’ordre in extremis. La palme revenant au lundi, avec aucun point disputé, et au mardi, avec 2 h 01 sur le Central et un petit peu moins sur les autres courts. Plusieurs joueurs ont critiqué le fait de jouer sous la bruine. Sans oublier le public, entassé les jours de pluie dans des allées étroites. Si un toit sur le Central est en théorie prévu en 2020, cela n’aurait pas changé la donne.
Les blessures
Roland-Garros a démarré sans Federer et Monfils. Il a aussi perdu le roi de la terre, Rafael Nadal, avant son troisième tour, la faute à un poignet proche de la casse. Un séisme ! Sans oublier la meilleure chance française, Jo-Wilfried Tsonga, foudroyée aux adducteurs contre Gulbis.
Les Françaises
Le bilan n’est pas flatteur chez les filles, ce qui n’est pas illo- gique quand on scrute le classement mondial. Cornet, Garcia, Mladenovic, ont des qualités. Mais elles se sont pas parvenues à réussir d’exploit.
Nicolas Chapon