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Les jeunes Bragards planchent sur la question de la culpabilité

Les professionnels ont pu répondre aux questions du jeune public.

SOCIETE. Une quarantaine de jeunes a assisté, vendredi matin, à la projection du film « Les choses humaines », dans le cadre de l’opération Ciné-Justice. La question de la culpabilité a été abordée sous différents aspects.

« Culpabilité et justice. » La thématique abordée vendredi matin, dans les murs du Ciné-Quai, avait tout d’un bon sujet de philosophie. Complexe et sans réponse évidente, le sujet était proposé à une quarantaine de jeunes de différentes structures, dans le cadre de l’opération Ciné-Justice (lire en encadré), dont il s’agissait à Saint-Dizier de la cinquième rencontre.

Une manifestation qui propose à un jeune public de se poser des questions sur un sujet d’actualité, toujours en lien avec le droit et les devoirs. Avec, pour engager la réflexion, une projection d’abord, puis un échange avec des professionnels.

« Le consentement, enjeu de beaucoup de dossiers »

Cette fois, c’est le film « Les choses humaines », d’Yvan Attal, qui était projeté. L’histoire d’un jeune homme accusé d’avoir violé une jeune femme de son entourage. Qui dit vrai dans cette histoire ? Les participants à Ciné-Justice ont pu se faire leur propre avis durant tout le film, qui, du début jusqu’à la fin, sème le doute. 

Adaptation du livre de Karine Tuil, prix Goncourt des lycéens en 2019, le film « conséquent et intelligent », selon les mots d’Emmanuel Gaupillat, chargé de projet à la Mission locale, n’a pas été sans faire réagir. Les jeunes ont pu poser leurs questions préparées en amont de la projection. « Comment punit-on un viol ? », demande Pauline, qui a eu le courage de prendre le micro en premier. « La peine maximum est de 20 ans, tout dépend si il y a des circonstances aggravantes ou pas », répond Philippe Mathieu, président du tribunal judiciaire de Chaumont. Qu’est-ce que le contrôle judiciaire ? « Pourquoi le jeune homme est-il placé en détention provisoire ? Dans quel cas un procès se tient-il à huis clos ? » Les questions ont fusé, comme celles sur le doute, qui doit, « en juridiction pénale, aller dans le sens de la victime », indique Me Alonso.

Un film qui a marqué les esprits des jeunes. Ils ont poursuivi leur série de questions sur le consentement, « qui s’apprécie au moment de l’acte », rappelle le magistrat. « C’est l’objet du film et l’enjeu de beaucoup de dossiers », poursuit l’avocate, qui comme le président du tribunal a été surprise du verdict, semant le doute. Entre consentement, ressenti personnel et certitudes, difficile de détenir la vérité. En Haute-Marne, trois quarts des dossiers jugés en cour d’assises concernent une affaire de viols ou de mœurs.

N. F.

n.frise@jhm.fr

Pour qui ? Avec qui ?

« Comment fonctionne la justice en France, quels sont les droits et devoirs des citoyens. » Tel est l’objet principal des rencontres de Ciné-Justice, lesquelles existent depuis une dizaine d’années, comme l’a rappelé Izabela Eymeret, coordinatrice du CDAD (Conseil départemental d’accès au droit), qui chapeaute l’événement.

La professionnelle avait invité Philippe Mathieu, président du tribunal judiciaire de Chaumont et du CDAD, Me Isabel Lopes, avocate au barreau de la Haute-Marne et Philippe Brito, nouveau commandant en second du commissariat de police de Saint-Dizier. Tous les trois ont répondu aux questions du public à l’issue de la projection.

Les jeunes présents vendredi étaient accompagnés pour ce rendez vous par la Mission locale. Certains y sont inscrits, d’autres le sont dans d’autres structures ou associations : l’Ecole de la deuxième chance, la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), Unis-Cité, les Ateliers de la Vallée de la Marne (AVM), Relais 52, l’Association pour la rencontre et l’insertion par le travail (Arit).

Izabela Eymeret a aussi rappelé l’existence de la Maison de la justice et du droit (MJD), à la cité administrative, où chaque citoyen peut venir se renseigner librement.

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