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Les jeunes à l’écart – L’édito de Patrice Chabanet

Les statistiques le montrent : les jeunes sont bien moins exposés que les autres au risque de mortalité lié à la pandémie. Pour autant, il serait abusif de conclure que tout va bien dans le meilleur des mondes de la jeunesse. Or c’est le sentiment qu’on a souvent en suivant les débats sur le coronavirus. La priorité – et on peut le comprendre – est donnée aux tranches les plus âgées et les plus vulnérables de la population. De facto les jeunes sont mis à l’écart. Or, depuis quelque temps, leur mal-vivre remonte à la surface. Ainsi la vie estudiantine n’a plus rien à voir avec ce qu’elle était il y a encore quelques mois. Mis à part pour les étudiants de première année, finis les cours en fac. A un âge où l’on aime s’éclater, pas question de sortir le soir. S’ajoute le garrot financier : les petits boulots dans la restauration et le commerce ayant disparu, impossible de gagner quelques dizaines ou centaines d’euros nécessaires pour garder la tête hors de l’eau. Il faut avoir à l’esprit cette kyrielle de handicaps pour comprendre certains excès, une véritable soupape pour relâcher la pression d’une forme d’enfermement social. Comme pour s’échapper d’une pièce sans fenêtre. La soif de vivre, quoi.

L’exécutif semble, enfin, l’avoir compris. Emmanuel Macron a annoncé hier aux étudiants la mise à disposition de deux repas par jour pour un euro, et cela sans condition de revenu. Autre annonce : la mise en place d’un « chèque psy ». C’est reconnaître que les dégâts provoqués par la Covid chez les étudiants ne sont pas seulement d’ordre physiologique, mais aussi de dimension psychologique. Les premiers disparaîtront avec la fin de la pandémie. Les seconds resteront enfouis et parasiteront l’existence plusieurs années après le traumatisme sanitaire. Exactement le même cursus qu’après une guerre. Face au coronavirus, il n’y a donc pas de classe d’âge qui mérite moins d’attention que les autres. La détresse des jeunes doit être prise en compte. Pour une simple raison : ils représentent la France de demain.

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