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Les Haut-Marnais de la Commune (1) : Mgr Georges Darboy

La France se souviendra cette année du 150e anniversaire de la Commune de Paris, projet de collectivité gérée par et pour ses habitants, qui a été écrasé dans le sang par les soldats du « pouvoir exécutif de la République française ». Chaque camp eut ses martyrs. Parmi eux, l’archevêque de Paris, Georges Darboy, né à Fayl-Billot, fusillé par les fédérés.

Janvier 1863. Un Haut-Marnais chasse l’autre. Pour succéder au cardinal Morlot, un Langrois qui vient de décéder dans l’exercice de ses fonctions d’archevêque de Paris, c’est à un de ses compatriotes qu’on songea : Mgr Georges Darboy, alors évêque de Nancy et de Toul.

Qui était Mgr Darboy ? Dès 1871, un auteur catholique, Honoré Fisquet, a consacré une biographie à ce prélat. C’est cette brochure, forcément partisane, qui nous apporte toutefois des précisions sur sa vie. Fils d’un adjoint au maire de Fayl-Billot, Georges Darboy est né le 16 janvier 1813. Après un début de scolarité dans son bourg natal, il entre au Petit séminaire de Langres en 1826, puis au grand séminaire cinq ans plus tard. Ordonné prêtre en 1836, son premier poste l’amène à Saint-Dizier, comme vicaire de l’église Notre-Dame et aumônier de l’hospice “des aliénés”. C’est durant ce séjour qu’il fait la connaissance du cardinal Morlot, alors vicaire général à Dijon.

« Quelques paroles de pardon »

Appelé à Langres, Georges Darboy devient professeur de philosophie au grand séminaire, puis titulaire de la chaire de théologie dogmatique. C’est en 1846 qu’il rejoint la capitale comme aumônier au collège Henri IV (puis lycée Napoléon). Nommé prélat romain par le pape Pie IX lors d’un voyage à Rome, le Haut-Marnais est “promu” vicaire général et archidiacre à Paris en 1855. Evêque de Nancy (et de Toul) en 1859, Mgr Darboy obtient, quatre ans plus tard, le prestigieux siège épiscopal parisien, après le décès de son ami Morlot. Lorsque l’Empire s’effondre, il était grand officier de la Légion d’honneur et membre du Sénat.

Alors que la République est proclamée le 4 septembre 1870, des élections législatives donnent au pays une assemblée nationale majoritairement rurale et conservatrice. Par réaction, les Parisiens décident de s’organiser en une collectivité administrée par eux et pour eux : la Commune. L’armée du gouvernement, qui s’est porté à Versailles, réprimera cette initiative dans le sang. Entre-temps, les fédérés – les soldats de la Commune – ont arrêté Mgr Darboy et plusieurs ecclésiastiques, le 3 avril 1871. Emprisonné à la Conciergerie, le prélat haut-marnais est conduit à Mazas, puis à la prison de la Roquette. Le 24 mai, pendant la Semaine sanglante, les communards procédent à l’appel des prisonniers : ils vont être exécutés. « Le prélat répond d’une voix ferme : “Présent !” », écrira Honoré Fisquet… S’adressant à ses assassins, il leur adressa quelques paroles de pardon. «  Les six otages sont aussitôt fusillés, à la Roquette. Georges Darboy avait 58 ans.

L. F.

Prochain volet : Louise Michel, “la Vierge rouge” .

Illustration : Mgr Darboy (1813-1871), portrait d’Ernest Meissonier. Collection Bibliothèque nationale de France.

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